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Chose aussi fort singulière, bien avant son homonyme Otto van Veen, il témoigna, comme dans le n° 779 de la galerie de Cologrie (tableau marqué abusivement du nom de G. Metsys), d'un carac- tère propre au maître de Rubens.

En 1556, il grava les sujets qu'employa le miniaturiste G. Clovis pour les victoires de Charles V (British Muséum), ce qui fait pen- ser qu'il conserva des relations avec l'Italie. Il pasticha aussi très habilement Gossart. Mais en fait, c'est de Gérard David qu'il cher- cha toujours à se rapprocher dans ses sujets gothiques ou sacrés.

Son engouement pour l'art de ce maître est prouvé par l'Adora- tion des Rois, à Cologne, par le tableau de l'Hôtel de Ville de Delft, par son volet' de Dresde : Vierges et Saints, et l'était par l'Adoration, brûlée au Musée de Rotterdam. On peut supposer que David, son compatriote, avait lié amitié avec lui, ou même lui ménageait une part dans les commandes importantes que lui firent des Mécènes religieux.

Voici quelques preuves de ces relations d'artistes :

La Déposition de Croix, du Musée de Naples, porte la Vierge et Saint- Jean en manteau rouge, qui paraissent copiés d'après Van der Weyden ; mais en même temps G. David s'y révèle dans deux anges, un vieillard à chaperon, un autre personnage à la tête assez grosse, une Sainte Femme, et le corps du Christ, d'ailleurs d'un assez mauvais dessin, comme celui de la chapelle du St-Sang, à Bruges.

Le Calvaire, au Municipio de Gênes, à droite de la salle du Con- seil, est analogue aux œuvres de David, de même que la Mort de la Vierge, tableau de petite dimension du Musée de Turin, dû à van Veen également. Remarquons cependant que son Jugement dernier, à Hampton Court, est italien de dessin et se rapproche plutôt du coloris de Lucas de Leyde. Avant ce peintre adroit, deux autres Néerlandais, J. Mostaert et J. Schoreel, sont souvent con- fondus avec Swart, le spécialiste de l'Adoration des Rois, avec de Blés et Heemskerk.

Tous ces artistes semblent avoir cherché à s'idcntilicr l'un avec l'autre ou plutôt à se rapprocher de J. Mostaert dont la situation de courtisan explique parfaitement cette tendance des pasticheurs. Des nuances fort délicates séparent parfois de Blés et Mostaert, par exeiiiple.