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dégagea du vieux peintre que pour rivaliser, par des impressions très diverses, avec Gossart^ David ou même T. Bouts.

L. de Leyde reprit souvent ce sujet du Calvaire, qui avait inspiré ses premières années; mais son tableau de Hampton Court (un triptyque de la Crucifixion, avec Simon Mage au volet de gauche, et une Résurrection, à droite), offre seul quelque souvenir de son maître. C'est une peinture un peu heurtée d'ombres et de clairs, un paysage sombre, où une manche chatoyante et un turban jaune et cramoisi, tranchent sur des armures étranges ; le Christ est précieu- sement fini et un bel Ecce homo orne le revers du volet de gauche.

Dans d'autres œuvres, il subit des influences variées.

Celles de la Galerie Lichtenstein *, son beau Calvaire, du Musée de Naples, qui amènent sur les lèvres les noms de Durer, de Swart, même de Schoreel ; le triptyque de l'Adoration des Mages, de Naples, avec ses arabesques et statuettes ; le soi-disant portrait de Maximilien (n° 37, Naples), la Fuite en Egypte, dessus de volet d'un tableau de Munich ^, témoignent de cette complexité de talent.

Si l'on ne savait qu'il lia amitié avec Jean Gossart, on trouverait une preuve de ce fait dans la large Déposition de Croix, du Palais Durazzo Pallavicini, à Gênes, dont les femmes à turbans sont déjà si différentes de celles d'un triptyque voisin (de lui aussi), mais dur, gothique, d'une profonde et chaude tonalité. Son Christ mort (au Palais Cambiaso) et sa Nativité du Palazzo reale, ressemblent aussi à des œuvres de Mabuse.

Le Saint-Jérôme du Palais Brignole Sale n'est pas de lui, mais bien de J. Sanders. En revanche, un triptyque dit de Van Eyck, à la chapelle du Saint-Sang, de Bruges, où l'on voit une femme portant un turban chatoyant, doit lui être restitué.

Si nous revenons aux successeurs des maîtres de Haarlem, Jean Vredeman de Swart, de Groningue (1469-1535), mérite de nous occuper d'abord.

Ce peintre, qui doit avoir eu une notoriété réelle jadis, fut un spécialiste de l'Adoration des Mages. On est surpris quand on étudie ses répétitions de ce sujet, de la perfection qu'a pu atteindre magistralement un homme dont l'œuvre d'ensemble est plutôt

» N°« 778 et 784. 2 N» 191, Darmstadt.