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très détaillée ', malgré les dates, sont de la même main, et de son école provient Jean Vredeman Swart qui connut Schoreel et fit comme lui le voyage d'Italie.

Seulement le mot d'école ne peut être pris que dans un sens très large au moyen âge. Nous avons vu que les gravures ont été, dès l'abord, un instrument de communication entre les artistes ; il n'en était pas de même des tableaux, et le travail dans un- atelier com- mun était presque impossible. Les œuvres rares, placées dans des églises ou chez des personnages puissants, n'étaient visibles que dans quelques localités et la réputation de l'artiste se répandait au loin sans preuves certaines. Il en résulte que les relations d'appren- tissage, d'amitié, de collaboration, de reproduction des œuvres étaient soumises à des conditions particulières à ce temps, mais que cependant c'était la copie, la répétition qui constituait le vrai moyen de s'inspirer d'un maître.

Nous détenons un panneau du xv^ siècle dont la répétition, à mérite très inégal, a été faite plus de quinze fois.

Un mécène, une congrégation pouvait se décider à faire copier un chef-d'œuvre par un peintre de confiance ; c'est ainsi peut-être que certains objets précieux, sceptres de verre, manteaux et dais, ostensoirs, etc., passèrent dans le domaine pictural. Les secrets de palette communs à deux artistes, le portrait de l'un d'eux repro- duit par l'autre (comme il arriva sans doute au moins dans une œuvre attribuée à G. David), peuvent témoigner en faveur d'une intimité qui équivaut presque toujours à un apprentissage.

Engelbrechtsen acquit sans doute de T. Bouts ce respect pour l'art flamand, qui se confondait avec le style dit gothique, et qui se reflète dans son Crucifiement avec prédella et volets (à l'Hôtel de Ville de Leyde, dans celui de Munich, moins caractéristique ^), et dans le Calvaire, triptyque de couleur archaïque, au Musée de Turin.

L'Annonciation, qu'on lui attribue à Dijon, est de J. Joest ^.

Corneille, fils d'Engelbrechtsen (1493- 1544), ^^^^ se retremper plusieurs fois à Bruges même, au contact de G. David; et son élève Lucas, qui, dès l'enfance, montra une adresse si remarquable, ne se

^ Musée de C'assel, n<» 40. ■^ N« 762. ^ N» 297.