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savant (ou plutôt didactique) à la fois. Son livre de dessins, convoité par Durer, prouve qu'il était homme de valeur ; mais ses petits tableaux très finis : le Christ bénissant, Sainte-Catherine, Sainte- Barbe * ne montrent en lui rien qui sût émouvoir notre art du xvr siècle. Vers 1504, il put voir se modeler assez maladroitement sur lui quelques artistes jaloux de se concilier la faveur de la gou- vernante, qui aimait la peinture italienne ; il peut lui-même s'être rattaché un peu à G. David dans une Sainte Famille (au British Muséum), dans d'autres œuvres à Mabuse ou à Durer ; en réalité ce Vénitien ou Bolonais, qu'on a tenté de faire naître à Liège, eut le souci de l'antique et du Mantegna dans tout son œuvre, et c'est même ce qui doit lui avoir donné dès 1490 une notoriété dans nos contrées. Il semble avoir été conduit ici vers 1509 par Philippe de Bourgogne et J. de Châtillon, chanoine de Liège, au moment où le Songe de Poliphile, si païen, remuait tous les esprits. On a même dit qu'il était devenu V amant vert de Marguerite. Cette faveur expliquerait sa situation enviée. Quoi qu'il en soit, s'il représenta la mode nouvelle, c'était dans l'École d'Haarlem que s'était loca- lisée la tradition.

L'Ecole d'Haarlem.

Il restera sans doute toujours un voile mystérieux sur les origi- nes de l'art hollandais. Peut-être Gérard David, que l'on croit être né à Ouwater en 1460, apprit-il à Haarlem les éléments de son art, car ce centre fut aussi important que Bruges même. Sans doute aussi Jacob Jansz ou Cornelisz van Oostzanen (1450-1512 ?), por- traitiste de grand talent selon Van Mander et qui, dans les collec- tions allemandes, devient l'apocryphe Jacques Van Assen, ou Jacques de Haarlem, ou même Jacob van Amsterdam, fut le pre- mier maître de Schoreel et collabora avec lui pour les fonds. Engel- brechtsen peut aussi avoir étudié chez lui, et J . Mostaert fut dis- ciple d'un Jacques Jansz qui, malgré le changement de nom patro- nymique, semble devoir être le même artiste. Le Christ entre les Larrons 2, le triptyque bigarré daté de 1523, et une Prédication,

^ A Dresde.

2 Munich, n» 689,