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La date de 1448, inscrite au bas du tableau — on l'a vu — n'est pas sans avoir paru suspecte aux archéologues, même à M. De Bus- scher. Mais, toujours un peu trop enclin à considérer comme dog- matiques les appréciations, souvent hasardées, de M. De Vigne, il avait fini par voir dans ce millésime celui de l'année où la peinture fut exécutée.

Or, le manuscrit invoqué par M. Vander Haeghen donnant éga- lement la date de 1448, celui-ci croit pouvoir tenir le problème pour définitivement résolu.

C'est ce qui peut s'appeler prendre ses désirs pour la réalité ; et cette façon expéditive de trancher une question aussi délicate, est bien faite pour nous mettre en garde.

M. Serrure — je l'ai rappelé — avait attiré mon attention sur les traces d'une légende ancienne, dont les reliefs percent à travers la couleur qui la couvre. Dans sa lettre, il m'écrit qu'une inscription plus moderne lui avait été substituée me xvi^ 011 xvir siècle *. Ne pourrait-on pas admettre que cette seconde légende eût existé déjà au moment où l'anonyme du xvii^ siècle est allé à la « Grande Bou- cherie » faire la description que l'on sait ? Ce serait là, à mon avis, une hypothèse tout acceptable.

En l'état de la question, je l'avoue, ce problème chronologique — 1448 ou 1498 ? — offre, pour moi, une importance plutôt rela- tive. Toutefois, pour ceux qui, nonobstant, persistent à voir dans la peinture une œuvre plus ou moins intacte du xv^ siècle, il y a là un point fort curieux à scruter.

Plus haut, j'ai promis de signaler à M. V. Vander Haeghen, dans le texte du xvir siècle, dont nous lui sommes redevables, une par- ticularité intéressante dont la haute signification a échappé à sa sagacité.

Elle lui permettra d'établir, presque mathématiquement, la date de la peinture :

Au bout de la légende, là oit le tableau était détérioré lors de la découverte en 1855, l'amateur du xvii* siècle a vu un blason dont il a pris une copie coloriée.

Ce sont les armoiries de Jacques de Ketelboetere ^, parties de

^ Voir ma brochure citée, p. 14.

^ Probablement défigurées par l'amateur du xvii« siècle ; il représente : un fascé, de huit pièces, d'or et de gueules, à trois (2, i) écureuils brochants, alors