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Parmi les constatations faites, par M. De Busscher, en 1855, i^ importe de retenir :

1° Que, en général, la peinture avait fortement souffert, et que plusieurs parties en étaient entièrement effacées y ou ont été endom- magées par le placement des poutrelles ;

2° Que le portrait du personnage agenouillé au premier plan, à senestre, un membre de la famille de Clèves *, était assez dété- rioré ; qu'on ne pouvait dire s'il était jeune ou vieux, etc., etc.

Il faut insister encore sur un fait important : toute la partie infé- rieure du milieu, marquée, sur le premier dessin, par des hachures verticales, avait été complètement enlevée du mur. A cet endroit, il y avait un trou béant, ainsi que le rapporte feu M. C.-A. Serrure, dans un article publié, au lendemain de la découverte, dans la revue De Vlaemsche School ^. Dans une lettre qu'il m'écrivit, l'année dernière, à la veille de sa mort ^, ce même archéologue disait à ce propos :

« Presque toute la partie de milieu sortit de l'imagination d'un peintre, qui avait infiniment plus de mérite qu'un simple restaura- teur de tableaux, mais qui, dans l'occurrence, eût mieux fait de s'abstenir que d'embrouiller le problème pour les générations futures... Pourquoi M. De Vigne n'a-t-il pas plutôt demandé à faire à l'huile, sur toile ou sur bois, une copie fidèle de ce qui existait en y ajoutant, à l'aquarelle, son dessin conjectural ? C'était le conseil de M. Caneel, alors directeur de l'Académie de Gand, avis qui, comme beaucoup de bons conseils, ne fut pas suivi. »

1 Diverses opinions ont été émises pour déterminer ce personnage.

Le lambel qu'il porte sur son tabar armorié démontre, à l'évidence, que ce n'est pas le duc de Clèves lui-même, mais bien quelque prince de sa maison.

Ce lambel, qui, sur le premier dessin de M. De Vigne, figure aussi sur l'écu de Clèves, a été supprimé, par cet artiste, sur l'écu du second dessin.

Remarquons, toutefois, que ce lambel n'existe pas sur le blason contenu dans le manuscrit du xvii® siècle dont il sera question plus loin ! !

2 Ontdekking eener muerschildering in het groot vleeschhuis te Ge7it. 1855, p. 68. On y lit :

... « Tusschen Philips en Isabella staet een priester, de arnien tôt God opheffende. Doch van dit laetste gedeelte der schildering blijft weinig over ; want men kapte te dezer plaetse een breed stuk uit den muer, dat met steenen werd toegemetseld »....

3 J'ai inséré cette lettre dans ma brochure : Les Fresques de la Leugemeete (Révélations d'un archéologue gantois) et le Catalogue de la Porte de Hal (Bruxelles, 1898).