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L'i initial devient en roman oi (exemple : Isara, Oise) ; le d entre deux voyelles tombe très fréquemment ; enfin la désinence ?u'acas se réduit à gnies ^ De là le petit tableau de dérivation que voici :
i I d I a I niacas. oi I — I (e) I gnies.
Plusieurs localités portent ce nom : Oignies, dans l'arrondisse- ment de Philippeville (prov. de Xamur) ; Oignies, dépendance d'Aiseau, arrondissement de Charleroi (province de Hainaut) et Oignies (province de Liège). Une célèbre et riche abbaye fut fondée en 1187 à Oignies (Hainaut). Dans des actes du xiir siècle, ce monastère est nommé Oniacum ou Ogniacum -. D'après M. Kùrth, ce nom pourrait avoir été primitivement Anniacum et dériver du gentilice Annius. En France, il faut signaler : Oigney (Haute- Saône), Oigny-sur-Seine (Côte-d'Or), Oigny (Loir-et-Cher) et Oigny (Aisne) ^.
Si l'hypothèse précitée est vraie, il reste à déterminer l'époque approximative 011 ce triens a été frappé. C'est pour les archéologues la question la plus importante ; malheureusement les données de la numismatique mérovingienne ne permettent pas de fixer cette date avec assez de précision. Notre savant collègue, M. Maurice Prou, que j'ai consulté à ce sujet, n'a pu me dire seulement que ce triens ne lui paraît pas être antérieur à la fin du vir siècle. C'est la fin de la dynastie mérovingienne : Childéric UI, fils de Chil- péric n, dernier de la race, meurt en 737. Au vii^ siècle, vivent Pépin de Landen, Pépin d'Héristal et Charles Martel. Pépin le Bref, un des trois fils de Charles Martel, dçvient au siècle suivant roi des Francs (752-768) et fonde la dynastie carlovingienne.
Dans le courant du vii^ siècle naissent la plupart de nos grandes abbayes : Saint-Bavon en 636, Nivelles en 650, Soignies en 650. Stavelot en 655, Saint-Trond en 660, Saint-Hubert en 687, Saint-Ghislain, etc.
Le christianisme est en plein progrès dans notre pays. Cepen- dant rien ne prouve que les Francs établis à Anderlecht fussent convertis à la nouvelle religion.
i M. Maurice Prou, auquel j'ai soumis l'hypothèse philologique de M. de Mar- nefFe,dit qu'elle mérite publication mais ne propose pas d'autre explication. 2 Voyez Vie de Sainte-Marie d'Ognics dans les Arta Sa?ictoriun.
- Voir Dictionnaire des Communes Je la France, \yàv Adoi^phe Joanxe.
