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prince Charles de Lorraine. Ayant appris que Dom Robert était le neveu de l'abbé de Beaupré qu'il avait personnellement connu, le prince s'empressa de lui donner tout son appui. Il fit connaître au Conseil privé * « que les informations secrètes qu'il a prises sur » les qualités de Dom Albéric du Bois ne lui sont rien moins que » favorables, mais que Dom Robert Bavay, suivant toutes les » notions, est le plus — pour ne pas dire seul — propre à la » crosse ».

Ces conclusions favorables furent également celles du rapport adressé à l'impératrice Marie-Thérèse par le chancelier de Cour et d'Etat prince de Kaunitz-Rittberg, qui était en réalité premier ministre. Ce rapport, fort développé, daté de Vienne, zS novembre 1764, peut se résumer de la manière suivante : Il s'appuie d'abord sur l'appréciation de l'un des deux conseillers commissaires qui, après avoir été favorable à Dom Albéric du Bois, avait peut-être obtenu des renseignements de nature à modifier sa manière de voir. L'abbé de Baudeloo reprochait à Dom Albéric la violence de son caractère (vir impetiwsiLs) et concluait sommairement que Dom Robert de Bavay était celui qui convenait le mieux. D'après le comte de Cobentzl — ajoute le rapport de Kaunitz — c'est même le seul qui puisse convenir. Dom Robert de Bavay a été successive- ment directeur spirituel des frères convers de l'abbaye et confesseur des abbayes de Florival, de Terbanck et de Val-les-Dames. Le ministre fait l'éloge du caractère pacifique et liant qu'il a montré dans tous ces postes, ayant surtout rétabli à Terbanck l'union qui

en était entièrement perdue Enfin, le comte de Cobentzl dit être

moralement sûr que le gouvernement acquerra, par la nomination de Dom Robert, qui devra son élévation uniquement à la clé- mence de Votre Majesté, un sujet dans le corps des abbés de Bra- bant sur lequel on pourra compter dans toutes les occasions.

Avec de pareils protecteurs Robert de Bavay ne pouvait manquer de réussir, malgré le faible appui qu'il avait trouvé à Villers. En marge du rapport de Kaunitz on lit : « Placet le proposé. » Et cette apostille est suivie d'un paraphe indéchiffrable (peut-être celui de Marie-Thérèse). La nomination ne se fit pas attendre. Dès le

  • Voir aux archives du Royaume : « Conseil privé, abbaye de Villers, * carton

de pièces (malheureusement incomplètes). — « Chancellerie des Pays-Has à Vienne, » t. 33 (p. 125. Villers. Bavay).