Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/343

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 337 —

Le premier candidat élu est Dom Albéric du Bois *, qui avait déjà été proposé dans la précédente élection pour la dignité abba- tiale.

Le second candidat est Dom Jérôme Franquart, président du Collecte de Villers, à Louvain.

La troisième candidature est enfin attribuée à Dom Jean Piron, ci-devant prieur.

Dans leur rapport, daté de Villers, 17 octobre 1764, les com- missaires déclarent qu'ils « ne trouvent aucune raison de s'écarter » de l'ordre des suffrages ». Ils constatent « que le choix des reli- » gieux s'est fait avec beaucoup de candeur et qu'il n'y a eu à cet » égard aucune intrigue et cabale ». Tout en rendant justice aux mérites des divers candidats, ils font ressortir que Dom Albéric, qui avait une très forte avance sur les deux autres, se signale par sa science et son érudition.

L'appréciation des religieux, acceptée par les deux commissaires, fut partagée par le conseil privé dont l'influence était considérable.

Dans ces circonstances, la nomination de Dom Albéric semblait indiquée. Mais ici se produit un incident fort inattendu : le frère de Dom Albéric, Paul du Bois, abbé de Lobbes, prélat très influent, que l'on disait lié avec le chancelier, eut, paraît-il, le tort et l'im- prudence de se vanter, dès le principe, de la nomination de son frère. Il apprit bientôt à ses dépens « qu'il ne faut jamais vendre la » peau de l'ours qu'on ne l'ait mis par terre ». Son intempérance de langage déplut sans doute à quelques-uns, à ceux notamment (|ui faisaient opposition au chancelier, et surtout à S. E. le comte Charles de Cobentzl, haut et puissant personnage, ministre pléni- potentiaire de l'impératrice Marie-Thérèse auprès du gouverneur général des Pays-Bas. On fit valoir, en outre, contre Dom Albéric du Bois que, malgré son mérite reconnu, il manquait du calme nécessaire dans la haute position qu'il recherchait. Peut-être n'en fallait-il pas davantage pour le faire écarter. Mais pourquoi, dira-t- on, ne pas nommer l'un des deux autres candidats dont les com-

^ On sait que « Dom >-• (abréviation du mot latin « dominus », seigneur), est un titre honorifique ajouté aux noms propres des membres de certains ordres religieux, tels que les Bénédictins.

C^est l'équivalent du Don qui précède le prénom des membres de familles nobles en Espagne, en Portugal et au Hrésil.

23