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Si mauvaise qu'en soit la orravure (voir ûg. 50), elle peut néan- moins permettre certaines identifications. On pourrait y reconnai- tre, du côté du chevet, Philippe le Hardi, entre Marguerite de Flandre et Jean sans Peur ; du lono^ côté, Philippe le Bon, la duchesse de Clèves, le duc de Clèves, Marguerite, duchesse de Guyenne déjà depuis 1423, duchesse de Richemont, le duc de Guyenne, Anne de Bedford et Agnès de Bourbon.

La destruction de ces deux superbes tombeaux, avec leur noble escorte de personnages, constitue une des pertes les plus regretta- bles que notre ancien art national ait jamais subies. Ce désastre est à peine atténué par la conservation de quelques figurines en bronze du même genre qui appartiennent actuellement au Musée national d'Amsterdam (voir pi. XVI et XVII). Il n'existe, en réalité, aucune donnée écrite qui établisse le nom de l'auteur de ces pré- cieux monuments dont on rencontre des surmoulages ou des fac- similés dans les ateliers d'artistes comme dans les collections publiques. On a réussi toutefois à déterminer la plupart des personnages qu'ils représentent et à leur reconnaître comme auteur Jacques de Gérines *.

Voici en quelles circonstances ces figurines sont devenues la propriété de la ville d'Amsterdam. « En mars 1681, nous apprend M. Six, mourait un certain Jan de Vos, sous-écoutête de la ville, et en décembre de la même année, son fils Pieter, écrivain de la ville, cédait une série de dix statuettes en bronze provenant, à ce que l'on présume, de la succession de son père, moyennant une rente viagère de cent cinquante florins. Comme Pieter de Vos vécut encore trente ans, le prix monta jusqu'à quatre mille cinq cents florins, somme assez forte pour le temps, mais qui ne repré- sente que le quart de l'estimation qu'on ferait de nos jours d'un seul de ces bronzes.

» On crut reconnaître dans ces figures qui se composent de cinq hommes et autant de femmes, les portraits de la comtesse Ada (9) ^, des comtes Guillaume II (6), roi des Romains, Jean II (4) et Guillaume III (2), de la comtesse Marguerite (3) et de son époux

^ (Jnzt'i/f des Ihatix-Arts, 1897. Les lironzes de yacques de (îènnes iiu Musée national d' Amsterdam, pp. 388 à 404.

2 Pour l'intelligence de ce passage, il y a lieu de noter que les numéros cor- respcmdent ù ceux qui figurent sur les planches de la présente étude.