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On lit dans V Histoire de Bruxelles de MM. Henné et Wauters, t. III, p. 155, « que l'église des carmes servit aux prêches des cal- vinistes près de six ans et demi, (1578 à 1585), et que les religieux, qui jusqu'en 1581 avaient conservé l'usage du chœur, furent alors chassés de la ville. D'autre part, un document que nous avons imprimé (Archives des arts, des sciences et des lettres, V^ série, t. II, § 83) dit que le tombeau de Gérard, seigneur de Hornes, Altena, etc., décédé en 1333, et de sa femme, morte en 13 19, occupait le milieu du chœur de l'église ; qu'on le relégua dans le cloître pour mettre à sa place le monument consacré à la duchesse du Brabant; enfin, qu'au temps où le couvent fut occupé par les calvinistes, les statues de Gérard de Hornes et de sa compagne avaient été mutilées. C'est à cette époque aussi qu'il faut faire remonter la destruction du mausolée de Jeanne. La statue qui existait quand Butkens publia son livre, en 1637, était peut-être encore celle que Jacques de Gérines avait exécutée en 1459 ; mais il est hors de doute que le sarcophage fut entièrement refait, ainsi que le prouve un extrait d'un compte de l'année 1607, dans lequel il est question d'une somme de plus de 300 livres de Flandre, payée par ordre des archi- ducs Albert et Isabelle, au prieur du couvent des carmes, de Burxelles, à compte « de ce que costeroit la réparation et renouvel- lement de la tombe et de la sépulture de feue Madame Jehenne, duchesse de Brabant * ».

L'église et le couvent des carmes furent détruits par le bombar- dement de 1695, et avec eux les monuments qui s'y trouvaient.

Butkens a transcrit la longue inscription qui parait ce tombeau.

« Ceste inscription est gravée en lames de cuivre sur le bord de la dicte tombe, laquelle est longue de dix pieds, large de huict et haute de quatre. Tout à l'entour, l'on voit vingt petites figures, sept de chaque costé, trois à la teste et trois aux pieds, représentant autant de princes de la maison de Bourgogne ou alliés à icelles, aiant chacune ses armoiries dépeintes embas à ses pieds. La figure de la duchesse est richement parée à lan tique, revestue du manteau ducal, coloré des armes de Brabant et de Limbourg escartelées. » (Trophées du Brabant, I, pp. 526 et 527)-

^ Voir Archives des arts et des scie7ices cl lettres, \'^^ série, t. P^, § 20.