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chaire pour les diacres qui chantaient l'épitre et l'évangile. Desma- rès y fit dresser un crucifix en pierre qui fut sculpté par un imagier de Bruxelles et polychrome par des peintres montois.

Revenons à Pierre Voghel qui, de 1476 à i486, travailla avec Pierre Tack à un splendide autel paroissial de l'église Notre-Dame à Anvers *. Distingué par Charles le Téméraire entre tous ses con- frères, honoré d'une commande par le magistrat du Franc et par des prieurs magnifiques, Pierre de Voghel nous paraît avoir occupé parmi les imagiers bruxellois le premier rang avant l'avènement de Jean Borreman. Quant à Pierre Tack, il était peut-être Anversois ou établi à Anvers. On voit dans un compte de 1499, que ses exé- cuteurs testamentaires, Henri Goorts, Jean Van Wouve et son fils, payèrent les frais relatifs à son décès.

M. Génard dit que Van Raphorst était le mieux payé parmi les imagiers qui travaillaient aux entremets, et il en infère qu'il était à la tête des sculpteurs, de même que Daret était à la tête des peintres. Il doit y avoir une erreur. Pour le même temps il y avait des artistes qui recevaient davantage. Jean Steenlant reçut vil. xviij sols, Joes Depardieu vii 1. xiiij s. L'honorable archiviste semble avoir donné beaucoup d'importance à ce maître. Il le fait descendre d'une famille noble de la Hollande. Son père aurait été le seigneur d'Oudhsoon et Aerlanderven ^ qui revêtit, en 1457, ^^ dignité de (schoîit) écoutète à Harlem ; sa mère, Agnès de Nievelt, aurait également appartenu à une des familles les plus considérables de la Hollande. Barthélémy van Raphorst, poussé par l'amour de l'art, aurait foulé aux pieds les préjugés aristocratiques qui devaient l'en détourner. Le fait ne manquerait pas d'intérêt s'il n'était con- trouvé par M. Alexandre Pinchart. Si ce maître avait eu, d'ailleurs, la prééminence, comment expliquer que la fabrique de l'église Notre-Dame, à Anvers, eût accordé à maître Voghel, un Bruxellois, la commande d'un autel d'une importance considérable, alors que Van Raphorst était citoyen d'Anvers, et qu'il avait épousé une Anversoise, Mathilde Pots, fille unique de Pierre Pots, si connu.

1 Cfr. XXVI. Introduction des Ducs de Bozcrgogne, par M. de Laborde. « Piètre de Vogie ou Vogel, de Bruxelles, qui, avec Pierre Tack, fit, de 1476 à i486, l'autel de la cathédrale d'Anvers ». — Léon de Burbure ne dit rien à ce sujet dans son ouvrage : Toestand der Beeldende kunsten in Antwerpen, p. 35.

2 Taelverbo7id, 1853, I, p. 79.