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en zig-zag qui les surmonte, appartiennent également à l'œuvre précitée. Quant à l'élégante frise ajourée décorant le bas du retable, il ne sera pas sans intérêt d'ajouter qu'elle figure dans le retable de saint Léonard, en l'église de Léau, exécuté par Aert dy Meelder ou Maldere, établi à Bruxelles. Je n'insisterai pas sur les fenestrages qui donnent à chacun des comparti- ments l'aspect d'une abside ou d'une chapelle. Cette décora- tion, logiquement amenée par le caractère des armortissements, se retrouve dans toute l'école brabançonne.

Des constatations que j'ai été amené à faire, il résulterait donc que tout le retable d'Ambierle a été exécuté à Bruxelles. Dès lors l'attribution que M. E. Jeannez a faite au profit de Roger van der Weyden acquiert, s'il en était encore besoin, un surcroit de vraisemblance *.

On me demandera peut-être si le retable d'Ambierle ren- ferme quelques-uns des signes qui viennent d'être étudiés ci- dessus ; M. E. Jeannez, que j'ai questionné à ce sujet, n'en a découvert aucun. Si déconcertante que puisse paraitre, à pre- mière vue, l'absence de marques de ce genre, elle ne doit pas cependant être interprétée comme un argument défavorable à la thèse que j'ai soutenue plus haut.

En effet, les imagiers ont dû en prendre parfois fort à l'aise avec les règlements de la corporation et, du reste, il a dû se pro- duire fatalement des cas d'exemptions. Malheureusement, la des- truction des archives ne permet pas de faire aucune recherche sur ce point intéressant.

Le compartiment médian contient le calvaire en haut relief. Les personnages sont distribués sur trois plans. Au premier, à gauche, est placée la Pâmoison de Notre-Dame : saint Jean soutient, avec l'aide de deux saintes femmes, Marie qui s'affaisse ; Marie-Made- leine, à moitié agenouillée, en proie à une indicible émotion, lève les bras vers Jésus-Christ.

^ Voir les Ducs de Bourgogne, par De Laborde, t. I, p. 482. « A Pierre Cous- tain, peintre et varlet de chambre de M. D. S. la somme de viii^'^ livres de XL gros monnoie de Flandres la livre. Assavoir : qui lui a été tauxé et ordonné par maistre Rogier, aussi paintres es présence de messire Michault de Chaugy, etc.. pour avoir paints deux ymaiges de pierre » représentant saint Philippe et sainte Elisabeth. Ces sculptures avaient été exécutées, en 1461, par maitres Claix et Guillaume Fors sculpteurs demeurant à Bruxelles.