Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/297

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 291 —

Le registre (manuscrit 2ij'j())y conservé actuellement à la Biblio- thèque royale, a été écrit en 1462 par ordre de Gilles Staël, prévôt de Saint-Jacques-sur-Caudenberg, et des autres dignitaires de la Confrérie. Parmi les milliers de noms * qu'il renferme, on remarque les suivants : Philippe, duc de Bourgogne; Adolphe, seigneur de Clèves, seigneur de Ravenstein ; Mgr Philippe, son fils ; Antoine, bâtard de Brabant ; les officiers de la Cour ducale et des artistes tels que Roger Van der Weyden. Notre surprise ne fut pas médiocre d'y rencontrer les noms de Adriaen de Villa Lo7n- baert et Petrus de Villa Lombaert, te Brussel.

Claude de Villa, celui qui nous intéresse, était seigneur de Cin- zano, co-seigneur de Villastellone et de Corveglia et appartenait à une famille originaire de Chievi. Ce personnage était fils d'Addo- nin, qui vécut de 1390 à 1430, et de Cremondina Broglia. Claude de Villa épousa Gentine Solaro, fille de Faraon Solaro, seigneur de Maretta. C'est le seul membre de cette ancienne famille qui ait pris en mariage une Solaro pendant la durée du XV^ siècle. Il ne peut donc planer aucune incertitude sur la personnalité des deux person- nages. Claude de Villa et son frère Pierre, seigneur de Rivalba et co-seigneur de Corveglia, eurent des relations avec les Flandres et le Brabant. En 1448, Claude fait des acquisitions à Ypres; son frère Philippe y épousa une Marguerite van Landeghem(?) ^.

Claude de Villa aura-t-il continué, après son mariage, à séjour- ner dans nos contrées ? Dans la négative, ce sera Pierre de Villa qui aura été chargé de faire exécuter le retable. Au surplus, le cos- tume des personnages permet d'en fixer la confection entre les années 1460 et 1470 et au delà. Le lecteur a, sans doute, remar- (lué que les donateurs ne sont pas accompagnés de leurs saints patrons respectifs, mais de saint Pierre et de sainte Marie-Made- leine. Le choix de ces deux saints n'a rien d'arbitraire. On ren- contre, en effet, dans un triptyque acquis il }' a quelques années par le Musée de Cologne, les mêmes donateurs, avancés en âge, assistés des deux mêmes saints.

Dans le triptyque conservé à Cologne, Claude de Villa n'est plus le jeune gentilhomme à l'air ingénu cjui figure dans notre

^ Revue dlitst. cl d'archéologie, t. II, art. de M. (h. Kut-'lms : La Conlrcric de Saintc-Ooix, à liruxellcs.

^ Voir notre étude Ein AUarsclircin Jcr Jiniisiler Sc/iu/e (Zeitschrift liir C'hristlilch Kunst 1893).