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non par des verrières, mais par des fenêtres de forme rectangulaire, avec des meneaux en croix, comme dans une habitation médié- vale ; les jointures des pierres sont exactement marquées et une porte basse est pourvue d'un tympan semi-circulaire en pierre et décoré d'un trèfle. Les trois compartiments ne sont pas surmontés d'un tympan, mais de voûtes élégantes en partie masquées par une arcature cintrée décorée de flammes et de crochets. Ce motif, d'une exécution délicate et curieuse, se retrouve, mais simplifiée, dans le retable de Claude de Villa et de Gentine Solaro. La frise ajourée (pii court sous les trois groupes sculptés est formée de quatre feuilles posés en losange ; elle est rehaussée trois fois à égale distance d'un écu aux armes des sires de Ternant qui blasonnaient, cchiqutté d'azur et de gueules.

Le retable de Villers-la- Ville, une épave sans doute de la célèbre abbaye cistercienne dont on admire les ruines à quelques centaines de mètres de là, appartient, pour la structure générale, la dispo- sition des dais, de la frise inférieure et l'ordonnance des scènes, aux productions bruxelloises du xv^ siècle. Il nous est arrivé avec des mutilations regrettables ; et, bien qu'il ne puisse être classé parmi les productions hors ligne de nos anciens ateliers, il fournit cependant matière à des rapprochements précieux. C'est ainsi que la scène de l'Annonciation se retrouve en quelque sorte trait pour trait dans un groupe de noyer sculpté appartenant au Musée d'anti- (juités à Bruxelles (voir fig. 44). Par voie de conséquence, nous n'hésitons pas à signaler aussi au lecteur un groupe faisant égale- ment partie des mêmes collections de l'Etat. Cette sculpture (fig. 46) représente le Père éternel entouré de neuf anges. Il y a, dans les attitudes et les physionomies de ces derniers, une candeur ravissante mêlée de déférence envers Dieu qui leur apparaît sous les traits de l'Ancien des jours, le front ceint de la triple couronne de pontife suprême. Ce fragment^ qui remonte vers la seconde moitié du xv^ siècle, provient soit d'une Annonciation, soit d'un Baptême de Jésus-Christ, soit enfin d'un couronnement de la Vierge. Il est douteux qu'il ait appartenu à un retable où les sujets analogues n'ont d'habitude que quelques centimètres de hauteur.

La fig. 45 nous donne une charmante Nativité qui se trouve actuellement au Musée du Louvre ; elle rappelle en beaucoup de points la scène similaire du retable de Vi 11ers ; mais elle est supé-