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pour moi un article de foi ». Or^ M. le chanoine Van den Gheyn^ en attirant sur ce mémoire l'attention du Cercle gantois, déclara qu'un des priiicipmix arginncnis que l'auteur y faisait valoir consistait à mettre en doute r atithcniicité des peintures bien connues de la chapelle de « Leuge- meete ».

Rien n'est moins exact. M. van Malderghem n'avait fait qu'effleurer la question de ces fresques, sans tirer le moindre argument de leur inau- thenticité. Ici encore M. Van den Gheyn s'est donc singulièrement trompé.

Cette méprise initiale fut le point de départ d'une longue chaîne d'erreurs plus étranges les unes que les autres. J'en ai signalé une série dans une note présentée à V Académie royale d' archéologie de Belgique (Annales 1896).

Je n'aurai garde de les énumérer à nouveau. Un seul exemple suffira pour caractériser la nature des contestations auxquelles se trouvent en butte les études de M. van Malderghem.

On se souvient du certificat que feu M. F. De Vigne crut devoir pro- duire pour faire attester^ par quelques concitoyens^ l'existence des fameuses peintures murales dont des archéologues d'alors avaient sus- pecté l'ancienneté. Cette pièce constitue tout uniment un procès-verbal témoignant que les signataires ont vu des peintures — dont la nature n'est que très vaguement indiquée — et ne traitant absolument pas de l'authenticité des images.

Eh bien ! le rapporteur du Cercle gantois la fit passer pour un certifi- cat d'authenticité. Il alla jusqu'à affirmer qu'elle portait les noms de feu M. van Lokeren^ archéologue de mérite, et de M. Ferd. Van der Haegen — l'illustre bibliothécaire de l'Université de Gand — dont les signatures eussent donné à pareil document une portée très grande. Or, on y chercherait vainement les noms de ces deux savants.

Vous voyez donc. Messieurs^ quels singuliers argvmients on a opposés à ces deux mémoires^ que^ pour ma part^ je n'hésite pas à rantrer parmi les meilleurs publiés dans les Annales de notre Société.

N'est-ce pas le sort de toute idée nouvelle d'être vivement combattue !

Frappées de suspicion^ dès leur découverte, les fresques de la Lcuge- mcete devaient fatalement être une source d'autres faux.

Un auteur allemand^ Fahne, en a reproduit une partie dans son livre intitulé : Die Dynasten, Freiherrcn und jctzigcn Grafcn von Bocholtz, t. I, p. 305. Voici un fac-similé^ légèrement réduit, de sa gravure. Les différences entre celle-ci et les autres reproductions que l'on a faites de ce fragment des pseudo-fresques sont notables. Le fameux généalogiste a même orné le bouclier d'un des guerriers des trois têtes de léopard des Bocholtz.