Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

née à Tirlemont et placée à l’endroit où elle se trouve encore aujourd’hui.

Les fonts en question ont été creusés dans un bloc de petit granit désigné scientifiquement sous le nom de calcaire à crinoïdes de l’étage tournaisien du système carbonifère. Cette roche est visible le long des bords de l’Ourthe, aux Ecaussines, aux environs de Tournai, etc.

Dans son travail intitulé : « Prolégomènes à l’étude de la filiation des formes de fonts baptismaux depuis les baptistères jusqu’au XVIe siècle », M. Paul Saintenoy, se basant, d’une part, sur la nature de la roche employée et, d’autre part, sur le caractère architectural commun à beaucoup de ces objets du culte, admet que Tournai a dû être un centre d’où les tailleurs d’images expédiaient leurs produits dans le nord de la France, les Flandres, le Hainaut et même en Angleterre. Cette manière de voir est également celle de MM. de Lagrange et L. Cloquet, dans leurs études sur l’art à Tournai et sur les anciens artistes de cette ville.

À notre tour, nous basant à la fois sur l’affleurement du petit granit le long de la Meuse et sur la présence d’assez nombreux fonts construits en cette roche se trouvant dans d’assez nombreuses églises du Brabant et du Limbourg, nous croyons pouvoir nous demander avec quelque raison si les sculpteurs anciens n’ont pas utilisé également les matériaux de cette partie du pays, et notamment le petit granit.

Le croquis ci-contre donne les dimensions de la cuve. La surface supérieure a une section carrée et montre un réservoir de forme hémisphérique, peu profond et ne permettant plus l’immersion.

Extérieurement, on voit, sur le milieu des quatre faces, quatre figures humaines, en fort relief, difformes et grimaçantes. La photographie qui accompagne la présente note en montre deux ; les deux autres ont la bouche ouverte et la langue pendante. Dans le