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Note sur le résumé, présenté par M. G. Cumont, du travail de M. le D^ de Man, de Middelbourg, inti- tulé : Sur les collines ou tertres de refuge de Schouwen, de Beveland et de Tholen.

E ne doute pas que M. G. Cumont ne résume parfaitement le travail de M. le D"^ de Man; aussi est-ce au sujet des con- clusions de ce travail que je présenterai ici quelques observations, grandement facilitées par le résumé très méthodique de notre honorable confrère.

Dans une question telle que celle traitée par M. le D"" de Man, la géologie intervient largement, attendu que la région dont il s'occupe est entièrement recouverte par des dépôts d'époque moderne, abandonnés depuis l'époque romaine.

On ne peut donc traiter une question d'histoire ancienne où il est question du sol sans recourir à la géologie, et c'est pour ne pas avoir eu recours à cette science que l'auteur s'est vu forcé d'entrer dans des considérations longues, nombreuses et compliquées, alors que les solutions sont toutes prêtes, à portée de la main.

Je reprendrai donc les conclusions de l'auteur dans l'ordre où je les trouve dans le résumé de M . Cumont :

I. A F époque romaine les îles de la Zélande étaient inhabitables .

Je crois cette conclusion erronée.

Il est maintenant prouvé par la géologie qu'à l'époque romaine les îles de la Zélande n'existaient pas à l'état d'îles.

En Zélande, comme dans la plaine maritime belge qui s'étend jusque Anvers, le sol était constitué par la tourbe qui se formait dans des marécages tout au plus parcourus par des cours d'eau douce.

On sait très bien, de nos jours, que le fractionnement de la Zélande en îles date de l'invasion marine du douzième siècle, qui, en même temps, a creusé le Zwin et a occasionné la formation du Zuyderzée et le détachement des îles de la Frise.

Qui pourrait savoir que la région occupée chez nous par la plaine maritime a été habitée par toute une succession de peuples, y com- pris les Romains, si les exploitations de tourbe n'avaient été