Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

22%

terpen àQ la Frise, et que souvent ils sont situés isolément et très loin du centre de la commune ou du château. Cette objection tombe entièrement si l'on admet qu'il n'y avait pas encore des vil- lages ou des hameaux, mais une simple ferme dont il ne reste sou- vent plus rien. Lorsque la population eut augmenté on fit des digues intérieures et extérieures et les tertres devinrent inutiles. La race dolichocéphale Scandinave les a construits en grande quantité dans l'île de Walcheren et ensuite çà et là dans les îles de Zuid- Beveland, Schouwen et Tholen^ au bord de marais ou de cours d'eau, sur les endroits les plus élevés, et cette construction paraît avoir duré relativement peu de temps, parce que ces tertres man- quent dans plusieurs polders aussi très anciens. A Schouwen on constate la même chose ; ces tertres sont éparpillés seulement à certains endroits et deviennent de plus en plus petits à mesure qu'on se dirige vers l'Est. Tout à fait à l'Est, ils reprennent plus de développement sans qu'on sache pourquoi, mais nulle part ils n'ont été élevés lorsque existaient déjà les villages. Plus tard on a appelé Stellen ou Stelbergen les élévations faites artificiellement sur les atterrissements (het schor) pour servir de refuge au berger et à ses moutons ; peut-être ces élévations sont-elles la continuation réduite de nos tertres, mais il faut dire cependant qu'elles n'y res- semblent pas beaucoup.

Ces élévations ne servent, en effet, pas seulement comme refuge, mais portent au centre un puits à l'effet de fournir de l'eau potable au berger et aux moutons. Très souvent, lorsque les atter- rissements sont endigués et transformés en polders, ces élévations restent subsister.

Nos tertres ne montrent aucune trace de pareils puits ; cepen^ dant, à l'époqua reculée de la construction de ces tertres, l'élevage des moutons était seul pratiqué. On ne sait donc pas comment oi fournissait alors de l'eau potable à ces troupeaux.

Nos tertres étaient donc des collines de refuge, probablement utilisés seulement pendant la bonne saison. Plus tard ils'n'ontpli servi habituellement qu'à laisser paître le bétail, lorsque les prai- ries étaient trop humides.

L'auteur termine son étude en donnant la liste des collines de refuge qui ont existé anciennement et qui existent encore dans les îles de la Zélande en 1897. Voici le total des collines disparues, des