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Nos buttes n'ont jamais été appelées terpen, mais hillen ou plutôt bergen ; c'est pourquoi on ne peut admettre qu'en Zélande le mot dorp ait été le synonyme de terp ; le mot dorp a été emprunté à l'ancienne langue.

Dans l'île de Schouwen on parlait de stolpen, mais ce mot n'a pas non plus servi à désigner des villages. Il suit de tout cela qu'à l'origine, lorsqu'on fixait son habitation près d'un tertre, on ne voyait dans ce tertre rien de remarquable.

Le nom du village avait souvent une acception n'ayant aucun rapport avec le tertre voisin. Ces villages sont quelquefois devenus des villes : ainsi Veere, Middelbourg, Goes, Zierikzee ont pris nais- sance au pied de tertres. Quelquefois on a bâti l'église tout à côté d'un tertre, mais il n'existe aucune preuve que l'on y attachait la moindre importance. Il y a du reste de nombreux exemples que les tertres n'ont servi ni pour les églises ni pour les châteaux ; ces der- niers ont tous été bâtis après la construction des tertres.

XII. Les ter h' es n'ont pas été des palajîttes, des endroits où Von rendait la jicstice, des tombes ou des lieux de sacrifices.

Nulle part, en Walcheren, Schouwen, ou dans les îles de Beve- land, on n'a trouvé la moindre preuve que nos tertres ont été habités ; nulle couche de débris de cuisine, nul pilotis, nul amon- cellement stratifié ne peuvent faire supposer que nos tertres auraient été des palafittes ou des habitations sur pilotis.

Qu'ils n'ont jamais été des sépultures, quoi qu'on en ait dit à Aagtekerke, est prouvé par le fait que jamais un squelette humain n'a été trouvé dans les nombreux tertres qui ont été arasés. Un simple petit os trouvé à Wolfaartsdijk ne signifie naturellement rien, parce que le cimetière était situé tout auprès.

Il est superflu de démontrer qu'ils n'ont pas servi à rendre la justice et encore moins à la défense ou à établir des signaux, bien qu'accidentellement ils aient pu être employés de ces manières.

Il faut cependant rappeler qu'ils n'ont pas été utilisés par les païens pour y faire leurs sacrifices.

L'auteur constate que saint Éloi et plus tard d'autres saints et aussi Charlemagne, en défendant aux païens convertis de se réunir à certains endroits où leurs ancêtres avaient coutume de célébrer les rites de leur religion, n'ont pas fait mention de tertres, et il est