Page:Société royale d'archéologie de Bruxelles, Annales, vol 13 - 1899.djvu/146

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 140 —

avec les pièces d'or, pour lesquelles existent les imitations que nous avons appelées loyales. Pour l'or, les provinces belges furent presque toujours tributaires des types italiens, français ou allemands. Des types créés en Flandre sous Louis de Maie, un seul, le lion d'or, fut l'objet d'une copie de la part d'Edouard, duc de Gueldre (136 1-7 1), et je ne serais pas surpris d'apprendre qu'entre la Flandre et la Gueldre il y eut à cette époque une convention monétaire expresse.

Je commence mon travail à Marguerite de Constantinople parce qu'avant elle on ne frappait en Flandre que de petits deniers d'argent d'un usage plutôt local. Ce n'est qu'à la fin du xiir siècle que la monnaie d'argent flamande devient un moyen d'échange international.

Marguerite de Constantinople (1244-80).

En 1275, Marguerite donna à ferme pour trois ans à Clais Dekin, bourgeois de Bruges, ses Monnaies de Valenciennes et d'Alost, à la condition qu'il y ferait frapper des pièces d'argent dont trois vaudraient en poids, en loi et en taille deux gros tournois du roi de France. La comtesse s'interdisait pendant la durée du bail la fabri- cation d'autres espèces, sauf des petits deniers dont l'émission était du reste confiée depuis longtemps aux villes. Le bail avec Clais Dekin fut renouvelé en 1277, avec certaines modifications *. Comme Marguerite mourut en 1280, il est permis d'affirmer que ce personnage frappa les seules fortes monnaies du règne.

En créant une unité d'échange équivalente aux deux tiers du gros tournois, la comtesse accomplissait une réforme extrêmement avantageuse pour le commerce de la Flandre, qu'elle dotait ainsi d'une monnaie intermédiaire entre celle du roi de France et celle du roi d'Angleterre dont les pennies ou ester lins faisaient exacte- ment le tiers du gros tournois.

Voici la description du doithle tiers de gros de Marguerite ; nousj

^ V. Gaillard, Recherches s^lv les monnaies de Flandre depuis les temps les phis^ reculés jusqu'à l'avènement de la maison de Bourgogne. Gand, 1856, in-4o, p. 122 et suiv.