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I

d'origine de certaines assiettes à fleurs ; sur les ateliers de Strasbourg (pp. 5; 6, 19; 2o) ; sur Isaac Faust, mentionné de 1636 à 164Q, proba- blement l'auteur d'une canette décorée de sujets allégoriques, laquelle est souvent attribuée à Briot ; sur Heidelberg (p. 73) et la canette ornée de scènes de l'Enfant prodigue ; sur l'atelier de Zittau (p. 72) ; sur Paul Weise qui fit^ en 1562, le fameux broc de la corporation des maçons, de Brème (p. 75) ; sur Peter Jost (1643-1682)^ célèbre par les incrusta- tions en laiton dont il agrémentait ses étains.

L'auteur nous décrit également les grands centres de la poterie d'étain groupés autour des riches mines d'étain de la Saxe et de la Bohème. Dans ce dernier pays (p. 73), les potiers cumulaient souvent^ avec leur métier^ celui de fondeur de cloches, témoin le fameux Plâcék^ de Kutten- berg, vers 1488. En Saxe, on coulait l'étain dans des moulages pris direc- tement de plaquettes^ notamment celles de l'artiste bien connu Peter Flœtner. M. Demiani fait remarquer que la Silésie (p. 74) est le pays d'origine des grands brocs gravés. L'auteur nous fournit encore des données intéressantes sur les ateliers de la Moravie et de la Bavière.

M. Demiani s'est appliqué surtout à découvrir quels étaient les mo- dèles dont les artistes s'étaient servis pour exécuter leurs travaux. Parfois, ils se sont bornés à copier des gravures, par exemple les figures d'Adam et d'Eve, des sciences et celles des empereurs romains, d'après Etienne Delaune. L'auteur du plat d'Adam et d'Eve^ exécuté vers 1 600 par un maître français et non par Gaspard Enderlein , comme on l'avait cru à tort, s'est inspiré des compositions d'Etienne Delaune. L'auteur du bassin de Mars a puisé ses inspirations dans les œuvres de Théodore de Bry et de Jean Théodore de Bry. Le plus souvent on a employé des plaquettes, soit en les moulant directement^ soit en les imitant avec plus ou moins de changements. Parfois on a reproduit sans scrupule des œuvres déjà existantes. C'est ainsi qu'Enderlein n'hésita pas à copier le plat de Briot.

Tout en consultant soigneusement les gravures d'Etienne Delaune^ de Théodore de Bry, etc., M. Demiani étudie surtout les plaquettes contemporaines et l'influence d'un monument sur l'autre, les variantes, les copies plus ou moins apparentes, les changements qu'ont subis certaines compositions très répandues, et tout ce qui est de nature à résoudre les divers problèmes soumis à sa sagacité. Il découvre, dans une esquisse du Primatice ou de quelque membre de l'école de Fontai- nebleau (p. 15), le modèle qui a probablement servi pour l'exécution du plat de la Tempérance, et il voit, dans le graveur hollandais Ralthazar Sylvius (15 18-1580), certaines arabesques qu'on attribuait jusqu'à présent à Peter Floetner ou à V^irgil Solis.