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terre et l'Ecosse lui fournissant la matière première et formant en outre les pays agricoles.

En d'autres termes, elle occupait vis-à-vis de ces deux pays une position identique à celle occupée, pendant des années et encore de nos jours, mais en diminuant sans cesse, par la Grande-Bretagne vis-à-vis des Etats-Unis.

Nous constatons ainsi que la civilisation des peuples de l'Europe marche d'Orient en Occident. Du fond de la vieille Asie et de la Haute-Egypte, son berceau, elle s'est avancée jusque sur le littoral de l'Atlantique, les pointes septentrionales des Iles Britanniques et de la presqu'île Scandinave. Son voyage semblait être arrivé à son tenne lorsque Christophe Colomb lui apprit le chemin d'un monde nouveau et permit à ce courant de continuer à s'avancer de l'Est à l'Ouest.

Depuis la conquête, de nombreuses colonies flamandes s'étaient formées dans le Nord de l'Angleterre, notamment dans le Nor- thumberland et le Cumberland. Guillaume le Roux (1087), fils de Guillaume le Conquérant, les y établit sur les terres incultes où on les reconnut par les noms des localités.

Comme le commerce de l'Angleterre se bornait à l'exportation de la laine, de grands avantages et de grandes faveurs y furent accor- dés aux émigrés flamands. C'est ainsi que sous le règne de Henri H (11 54) une colonie de tisserands brugeois s'établit à Worsted, dans le comté de Norfolk, auquel leur industrie a donné un si grand renom. Ce système continua aux siècles suivants. L'historien Fuller, dans son Chtirch History, fait un tableau curieux des avan- tages offerts plus tard aux Flamands pour les attirer en Angleterre. « Ils auront ici du bon bœuf et du bon mouton, tant qu'ils « pourront en manger ; leurs lits seront bons, et leurs compagnes « de lit encore meilleures, car les plus riches cultivateurs (yeomen) « d'Angleterre ne dédaigneront pas de leur donner leurs filles en « mariage ; et les beautés anglaises sont telles que les étrangers les « plus envieux sont forcés d'en faire l'éloge * ».

Alexandre I, roi d'Ecosse (i 109-1 126), avait également fait appel

' Comp. Vanderkindere : Le Sièc/c des ArU've/Jt: (UvuxcUcs, 1879), p. 44, où ce passajçe est rapporté à Edouard III.