dont nous ignorons à quelle divinité — ou à quel empereur — elle s’adressait, et qui, par le développement de ses sigles, a fourni matière à controverse. M. von Domaszewski l’avait lue : Aur(elius) Vict(or), v(ir) e(gregius), ex p(raeposito), ex v[oto posuit]. Par contre, M. Hirschfeld l’a développée ainsi : Aur(elius) Vict(or), v(ir) e(gregius) ex p(rocuratore), ex v[oto posuit][1].
Si l’on intercale le texte de Miliana entre celui de Rome — antérieur — et celui de Bucarest — postérieur — , l’on n’a plus le choix qu’entre cette dernière interprétation, et une interprétation qui la précise encore davantage : Aur(elius) Vict(or), v(ir) e(gregius), ex p(raeses), ex v[oto posuit]. Et l’on peut fixer les principaux jalons d’un cursus dont la diversité n’exclut pas la logique.
Aurelius Victor a commencé par une des innombrables procuratelles qui composaient ce que nous appellerions aujourd’hui l’administration centrale, et dont le siège était à Rome[2]. C’est alors qu’il y a manifesté — et gravé sur la pierre — son dévouement passionné pour l’empereur Gallien et l’Augusta, Salonine. Matériellement, ce témoignage peut aussi bien dater de la dernière que de la première année de leur règne (253-268)[3]. Moralement, il se place de préférence dans la période où la captivité de Valérien, connue en Italie, pendant l’automne de 260[4], venait de leur remettre l’empire sans partage, peut-être dans les mois qui l’ont immédiatement suivie et où chacun des éloges que renferme la dédicace d’Aurelius Victor prend un sens déterminé et comme la valeur d’une allusion directe. Prince « religieux »[5], Gallien montre sa piété, en suivant, avec Salonine, l’enseignement