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18 INTRODUCTION.

La consanguinité, dans le cheval, n’a pas les mêmes inconvé- nients politiques, cela saute aux yeux ; mais, chez nous, pays de législateurs, on a tout voulu assimiler, tout coucher sous le même niveau. La consanguinité chevaline n’a pas, plus que l'autre, trouvé grâce devant les ordonnateurs de toutes choses.

Un fait frappe, cependant, d’abord quiconque à étudié les races chevalines, suivi pas à pas leurs produits et s’est initié à la connaissance de leurs performances. Ce fait est celui-ci :

Un cheval s'est-il fait remarquer entre tous par quelqu'un de ces trois côtés : beauté personnelle, hautes qualités, sûreté de reproduction, remontez hardiment à l'origine, et vous vous trouverez, à chaque pas, face à face avec la consanguinité, c’est- à-dire le redoublement d’une race sur elle-même, le produit de grandes qualités multipliées par les emprunts faits à la source d'un sang généreux.

En Angleterre, la race pure, qui n’a été formée qu'avec un nombre très restreint d’agents primitifs, et qui, conséquemment, devint bientôt consanguine, s’est de nouveau, et à deux époques distinctes, assimilé, à tous les degrés et par centaines de fois, le sang de deux groupes fameux représentés : le premier, par Byerly Turk, Darley Arabian et Godolphin Arabian ; le second, par Matchem, Herod et Eclipse. Aujourd’hui, elle ne se main- tient que grâce à une universelle consanguinité, et tout ce qui existe de bon, remontant fatalement à ces seuls auteurs, ne forme plus qu’une même et unique famille. De magnifiques résultats sont sortis de ces alliances, et chaque jour on peut constater que ce sang ne s'est pas amoindri.

Il en est de même dans tous les pays d'élevage, et il a été démontré, preuves en main (voir le journal La vie à la cam- pagne, numéro du 30 novembre 1863), que, dans le Merlerault notamment, cette pépinière des belles races françaises, tout ce qui existe et tout ce qui a existé de hors ligne est le produit de la consanguinité.

Unir entre eux vices de conformation, de caractère, de tem- pérament, c’est les rendre à jamais indélébiles, Unir les qualités, les beautés, les aptitudes, c’est en conserver le privilège dans une famille.

Aussi, aimerais-je, lorsqu'apparaît, dans la reproduction ou sur l’hippodrome, un de ces types enviés dont la nature se montre d'ordinaire si avare, que de judicieux essais, tentés avec patience, vinssent fixer des qualités sujettes à disparaître, et cueillir, pour ainsi dire, la source complète d’où elles émanent.