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Un Stud-Book ne serait, par conséquent, nullement déplacé au milieu de cette population identique. Ce livre aurait pour effet de concentrer les efforts de tous les éleveurs et de leur imprimer une direction connue, en les pré- munissant contre les étalons signalés comme étrangers à la race, et qui, jusqu'ici, se sont impunément présentés comme Percherons. Ce livre donnerait du prix à la race ; on le comprend facile- ment, car, de tous les modes d'amélioration et de conservation, il est le plus sûr. Il éloigne, sans retour, les étalons défectueux ou atteints de tares héréditaires qui ne pourraient, j'aime à le penser, trouver place au Stud-Book, ainsi que ceux issus de familles tarées. Le prix des poulains gagnerait également à cette mesure, dont le contre-coup aurait pour résultat d'imprimer une puissante impulsion à l'élevage. Mais il faudrait surtout se défendre d’y admettre jamais aucun sang étranger, afin que les familles classées pussent acquérir une force d’atavisme de plus en plus considérable. Conserver la race percheronne aussi pure que possible de tout mélange qui ne soit parfaitement homogène ; respecter toutes ses variétés qui sont dues aux milieux dans lesquels elles sont nées et ont été élevées ; améliorer, au moyen de la réunion des meilleurs types du pays et de façon à corriger les défauts, tout en conservant intactes les qualités et les aptitudes. Car c’est surtout et seulement par la reproduction en famille que se forme une race. La consanguinité seule peut, au début, donner un lien de cohésion et de connexité aux descendants des familles primitives. Par elle seule, ils acquièrent cette grande homogénéité de formes et d'apitudes, cette grande puissance d'atavisme qu’ils transmettent à leur postérité, et qui, même au à point de vue commercial, leur donne une valeur supérieure. La consanguinité n’a ni partisans ni amis. Unanimes à la pour- suivre, le physiologiste, le médecin, le prêtre, le législateur lui ont lancé toujours le même anathème. Tous, en la combattant, savaient qu’elle était le plus éner- gique des moyens de fondation ; mais, tous, préoccupés de chercher un mode de fusion universel, ont cru trouver dans cette prohibition un niveau moyen destiné à tout égaliser. On craignait que certaines races ne devinssent trop person- nelles, trop accentuées dans leurs tendances, et tout le monde, sans se l’avouer, s’est efforcé de fermer une voie qui, à l'inverse du Code, pourrait mener à l’accaparement des fortunes. 2