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14 INTRODUCTION:

Coësme, chez le petit-fils du vieil amateur d’Arabes, qüe nous reverrons deux Arabes du haras du Pin, Godolphin et Gallipoly: Ces deux reproducteurs précieux, tous deux gris, redonnèrent du ton:et de la chaleur à la race percheronne et transformèrent définitivement en chevaux gris la population de la contrée entière, qui était, dit-on, devenue moins fixe et composée de chevaux de toutes couleurs.

L’étalon percheron nommé Jean-le-Blanc, originaire de Mauves, et vendu, vers 1825, à M. Miard, de Villers en Ouche, près le Sap (département de l’Orne), a été, à lui seul, l'agent améliorateur de la race chevaline de l’Ouche. Quoique gros, puissant, limonnier en un mot, sa distinction, ses allures, un je ne sais quoi répandu dans tout son être, rappelait si profondé- ment le souvenir de la famille orientale, que l’on se prenait à le croire un Arabe grossi. Ce fait, qui nous fut souvent raconté, piqua notre curiosité et nous n'eûmes de repos que lorsque, de proche en proche, de renseignements en renseignements, nous arrivâmes à savoir que sa famille avait été alliée à un étalon du haras du Pin envoyé en station au château de Coësmes, près Bellême. Or, quel était cet étalon ? C'était l’Arabe Gallipoly!.….

Aussi, ne faut-il pas perdre de vue, par exemple, que, pour la race percheronne qui nous occupe en ce moment, les services auxquels elle est affectée ne sont plus les mêmés qu'autrefois. Celui des omnibus, notamment, qui, il y a dix années à peine. était considéré comme le plus doux, est devenu aujourd’hui le plus dur, celui qui réclame le plus de gros, tout en exigeant des allures et de la vigueur.

Les plus gros et les plus forts d’une même classe, unis entre eux, produiront plus sûrement qu’un croisement trop hâtif le genre demandé.

Les chevaux de gros trait et de camion accéléré doivent avoir du poids : c’est une condition sine qua non ; mais on se trompe. rait fort si l’on se tenait dans les attributs exclusifs de la masse. I leur faut des membres et des muscles puissants, unis à une grande vigueur. Ce croisement, bien que le plus facile, présen- terait aussi des dangers si l’on se contentait du gros et de la masse; on tomberait bientôt dans le domaine de la lymphe. Il. est donc urgent, pour les types dont la puissance satisfait aux exigences du trait, de choisir ceux qui sont les plus distingués, les plus nerveux, les plus membrés, les plus vigoureux et vice versa, les moins empâtés et les moins lymphatiques.