Page:Société hippique percheronne - Stud-Book percheron, tome 1, 1883.pdf/21

Cette page n’a pas encore été corrigée

INTRODUCTION. 13

mais, il ne faut pas l’oublier, depuis des siècles, il est employé au tirage, et l'habitude de la traction a imposé à sa charpente osseuse une situation anatomique, une projection de leviers en rapport avec les travaux auxquels il est soumis. Il n’a plus, je l'avoue encore, la peau aussi fine que l’Arabe, ni son joli pied bombé, ovale et petit; mais on doit noter avec soin qu'il vit sous un climat froid, sur des plateaux élevés où la nature donne pour manteau une enveloppe plus épaisse et une fourrure plus abondante, qu’il marche depuis des siècles sur un sol argileux et presque toujours imprégné d'humidité.

Dans tout ce qui lui reste, on reconnaît un gros Arabe, que le climat et des circonstances particulières ont modifié et dégé- néré. Il est demeuré doux et laborieux, comme son père; il s'élève, comme lui, au sein de la famille, et, comme lui, il pos- sède à un très haut degré la faculté de s’acclimater facilement. Il l’acquiert au milieu des nombreuses migrations qu’il accom- plit dans le Perche, images de celles que compte le cheval type sur les sables du désert. Une dernière similitude, qui n’a pas été assez remarquée peut-être, c’est que, comme l’Arabe, il n’a pas besoin d’être mutilé pour être dressé, manié et conservé sans dangèr. En un mot, le Percheron, malgré les siècles qui l’en éloignent, présente une affinité aussi parfaite que possible avec le cheval primitif, qui est le cheval arabe.

La race percheronne vient de l’Arabe; mais il importe de connaître les causes qui l’ont éloignée du type primitif. Com- ment s’est-elle modifiée? Comment a-t-elle perdu les caractères arabes qu’elle avait dû revêtir d’abord? Comme se sont trans- formées toutes les races chevalines, par l'effet du climat, de la nourriture, de l’extinction de la féodalité ; par l'inauguration des habitudes pacifiques qui ont fait un cheval d'agriculture, un cheval de tirage du cheval employé primitivement à la selle et à la guerre.

On a cependant vivement essayé de combattre l’intrusion du gros cheval par l’action continue du cheval arabe. En effet, nous voyons, vers 1760, sous l’administration de M. le marquis de Brigges, gouverneur du haras du Pin, tous les beaux étalons arabes, barbes, orientaux que possédait en grand nombre cet établissement, mis à la disposition de M. le comte de Mallart pour le service de sa jumenterie de Coësme, près Bellême.

Ce ne sera que vers 1820, toujours au même château de

. . . . “ “ . . “ “ .