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12 INTRODUCTION.

pour l'étranger même, elle est recherchée avec une faveur qui tient de l'emportement.

Quelle est l’origine du Percheron? Selon les uns, le Perche- ron est d’origine arabe. D’autres, moins explicites, et sans lui assigner une origine aussi noble, le regardent comme fortement imprégné de sang oriental.

M. Eugène Perrault, l’un des plus riches et des plus habiles marchands de chevaux de luxe d'Europe, m’a souvent répété : « Rien ne m'intéresse comme cet admirable cheval percheron, qu’à tous ses caractères je regarde comme un Arabe grossi par le climat et par la rusticité des services auxquels il est employé depuis des siècles. »

Soumis au régime féodal, habité par des tenanciers toujours en guerre, le Perche a dû être toujours un pays hippique et le cheval y a dû être, à toutes les époques, le compagnon de l'homme. C'était pour lui une nécessité de premier ordre. Dans ces temps de guerres, de surprises, quel bétail plus mobile, plus facile à élever ? Quelle gloire aussi d’avoir de nobles coursiers, d’en avoir tant qu’on n’en savait même plus le nombre, comme ces Rotrou, dont les chevrons héraldiques, flottants sur leurs grands étendards, le redisaient du haut des tours de Mortagne et de Nogent!

Mais, comme race, le Percheron avait-il les caractères qu’il affecte aujourd’hui? Ce n'est pas probable. Elle devait être plus légère, tout en possédant en elle-même les principes des carac- tères qu’elle a revêtus plus tard.

Un Percheron, un vrai Percheron (comme le fameux Toulouse de M. Chéradame, d’Écouché, par exemple; le fameux Jean-le- Blanc de M. Miard, de Villers, près le Sap, dans le département de l'Orne, etc., etc.), mis à côté d’un Arabe, présente avec lui, malgré ses formes plus grosses et plus communes, des analogies si frappantes qu’on se prend à leur croire une parenté certaine.

Le Percheron du type primitif a une robe grise, comme ’Arabe; comme lui, des crins abondants et soyeux, la peau fine, l’œil gros, saillant et expressif; le front large, les narines dila- tées, la poitrine large et profonde, bien que le passage de sangle, chez lui, comme chez l’Arabe, manque toujours un peu d'am- pleur; les membres plus secs, plus osseux, moins chargés de poils que chez les autres familles de trait.

Il n’a plus, il est vrai, cette belle hanche et cette belle direc- tion d’épaules, cette encolure de cygne qui distinguent l’Arabe: