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documents et notes sur le velay

leur ville, un cheval pour l’offrir à leur redoutable visiteur[1].

En cette même année 1432, Rodrigue se préparait à gagner le Velay et le Gévaudan, pour de là parcourir le Languedoc, mais son lieutenant Valette, envoyé en éclaireur, se fit prendre entre Nîmes et Mende par le comte de Foix et fut pendu sans miséricorde. Rodrigue renonça à son expédition de Languedoc et s’en vint dans le nord rejoindre l’armée royale. Là encore, il rendit d’éminents services et, le 10 août 1432, près de Lagny-sur-Marne, il battit le duc de Bedfort en personne, mais, comme de juste, après l’action, il revint à ses pratiques habituelles et conduisit ses gens en Touraine où ils commirent de cruels ravages. En ce moment, Rodrigue comptait de puissance à puissance avec les souverains en deçà comme au delà des Pyrénées. Le roi d’Aragon, Alphonse-le-Magnanime, lui restitua, vers octobre 1432, le comté de Ribadeo qu’avait possédé son grand-oncle maternel, Pierre de Vilaines, et, le 24 mai 1433, il obtenait avec la main de Marguerite, bâtarde de Jean, duc de Bourbon, la seigneurie d’Ussel en Bourbonnais. Pendant que Rodrigue vaquait à ses affaires de ménage, sa troupe avait passé la Loire et tenait ses retranchements habituels dans le Velay et le Gévaudan[2].

  1. Item seront tenuz (les receveurs) de paier la somme de IIIC livres tournois qui ont esté ordonnez a mons. le seneschal d’Auvergne, pour et en récompensacion des fraiz et despenses, qu’il luy a convenu faire en deux voiages qu’il a esté, par l’ordonnance de Messeigneurs, par devers Rodigo de Villandrado, capitaine de certaines gens d’armes et de traict, pour traictier avec luy que lui ne les siens ne passassent parmy ledit pays, et n’y feissent dommaige ; esquelz voiages mondit seigneur le seneschal a vacqué par l’espace de trois mois ou environ…

    A Anthoine de Saillans, escuier, bailly d’Alegre, pour ung cheval qui fut prins de luy à Ambert et donné audit Rodigo, luy et les siens estans oudit lieu d’Ambert logiés, affin qu’il eust ledit païs pour recommandé et qu’il n’eust cause d’y faire dommaige : LX. l. tournois.

    A Giraut Crespai, marchant de Clermont, en récompensacion de certains voiages qu’il a faiz par l’ordonnance de Messeigneurs dudit païs, en la compatgnie de mondit Sr le séneschal et autrement, par devers le dessusdit Rodigo, affin de trouver appoinctement avec luy, pour qu’ilz vidissent du pays, etc., six vins livres tournois (Extraits de l’ordonnance dressée pour la répartition des deniers votés par les États de Haute et Basse-Auvergne, réunis à Montferrand en janvier 1432, Cabinet des Titres à la Bibl. nat.)

  2. Quicherat, loc. cit.