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saccagée avec le massacre de 20 000 hommes. Nous mettrons donc trois fils issus de ce vicomte savoir :

« Ponce, le fils aîné Ve de ce nom, Vicomte de Polignac, qui aura son éloge particulier après ses frères.

« Armand, le puîné qui fut évêque du Puy auquel nous donnerons son éloge, ainsi qu’à Héracle le troisième fils. »


II

L’une des causes principales de la rivalité des évêques et des grands vicomtes fut le droit de frapper monnaie, droit que le roi Raoul, après la soumission de Guillaume II, duc d’Aquitaine et comte d’Auvergne et de Velay, avait concédé, par une charte datée du 8 avril 924, à l’évêque Adalard et que les seigneurs de Polignac partagèrent dans la suite.

Cette fabrication de la monnaie avait du reste, depuis plusieurs siècles, soulevé bien des débats entre les rois et les barons. Ces derniers, malgré les capitulaires de Charlemagne qui ordonnaient que toutes les monnaies seraient frappées dans son palais d’Aix-la-Chapelle, malgré les édits de saint Louis et de Philippe-le-Bel, continuèrent à battre monnaie et forcèrent même Louis-le-Hutin à transiger et à établir en 1315 un règlement pour fixer « l’aloi, le poids et la marque des monnaies des barons[1] ».

Il n’est donc pas étonnant que le privilège dont le roi Raoul avait investi les évêques, soit devenu une source de longues querelles avec les vicomtes, puisque les rois eux-mêmes ne purent pendant bien longtemps obtenir la centralisation monétaire. Aussi, dès le milieu du XIIe siècle, en 1169, nos annales nous rendent compte de la lutte, que Pons de Polignac et son fils Héracle soutinrent même contre le roi, afin de conquérir les droits que

  1. Dict. des institutions de la France, par Chéruel, t. II, p. 814.