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le phylloxera

le sulfure de carbone injecté dans le sol se répand à une distance latérale de 0,80 c. à 1 m. 30 c. et à une profondeur qu’on peut évaluer à 1 m. 50 c. lorsque le liquide est porté à 0,40 c. au-dessous du sol.

À quoi servent ces vapeurs, seconde question également résolue par la science. Il s’agissait de prouver que ces vapeurs sont insecticides et dans quelles proportions.

Pour constater les propriétés insecticides du sulfure de carbone, on a procédé à une expérience analogue à la précédente ; seulement, au lieu de faire pénétrer dans la terre des tubes aspirateurs, on y a placé des cylindres en toile métallique, recouverts d’une toiture en zinc afin d’empêcher la pénétration de la terre. Ces tubes enfouis à la distance d’un mètre, contenaient à l’intérieur des racines de vigne garnies de phylloxera. Des tubes identiques étaient placés en dehors de l’action des vapeurs du sulfure afin de servir de contre-épreuve.

Ici encore je ne vous donnerai que des chiffres. Les injections faites à raison de 16 grammes par mètre carré, n’ont laissé, sur deux cent quarante-quatre racines soumises aux vapeurs, que trente qui présentaient encore des phylloxeras vivants. Lorsque l’expérience a été faite avec 33 grammes, les racines conservant encore des insectes ont souvent été réduites à zéro, et n’ont jamais dépassé 1,80 sur cent. Dans les tubes placés en dehors de l’action des vapeurs sulfo-carboniques, si les expériences étaient faites en été, le nombre des phylloxeras s’était accru ; en hiver, il était resté stationnaire, mais tous avaient vécu.

Donc la vertu insecticide du sulfure de carbone est parfaitement démontrée ; la dose est également déterminée par ces expériences, c’est de 30 à 35 grammes par mètre carré qu’il doit être employé. Quelle est maintenant l’époque la plus favorable à son action ? L’expérience qui précède, renouvelée à différentes époques de l’année, a établi deux faits : les œufs ou sujets non arrivés à leur complet développement, échappent à l’action des vapeurs sulfo-carboniques ; nous savons avec quelle rapidité ces sujets se propagent ensuite ; de plus, comme nous l’avons dit