dernières stances qui ont été complètement défigurées dans les deux derniers siècles. Pour rendre plus sensible la différence qui existe entre les nombreuses versions, je mettrai ci-dessous en regard les trois plus importantes.
texte primitif | XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles | idem |
Christe, cùm sit hinc exire, Da per Matrem me venire Ad palmam victoriæ Quandò corpus morietur Fac ut animæ donentur[1] Paradisi gloriæ. |
Fac me cruce custodiri, Morte Christi præmuniri, Confoveri gratià. Quandò corpus morietur, Fac ut animæ donetur Paradisi gloria. |
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · idem · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · gratià. Quandò corpus morietur, Fac ut anima donetur Paradisi glorià. |
« Mais si nous ouvrons les livres de chant et les Paroissiens généralement en usage aujourd’hui, depuis la réforme liturgique en France, ordonnée par le défunt pape Pie IX, nous lisons les mêmes stances ainsi qu’il suit :
Christe, cum sit hinc exire,
Da par Matrem me venire
Ad palmam victoriæ.
Quandò corpus morietur,
Fac ut anima donetur
Paradisi gloria.
« Dans cette version, comparée avec le texte primitif donné plus haut, le mot donentur a été remplacé par le mot donetur, et le nominatif pluriel gloriæ a été remplacé par le nominatif singulier gloria : ce qui constitue une faute, une rime tout à fait défectueuse, car gloria ne saurait rimer avec victoriæ.
« Il eût été si facile et si simple de conserver le texte primitif dans son intégrité !… Laisser subsister une pareille incorrection, c’est briser l’harmonie du rythme, l’agencement des stances du Stabat, où l’on remarque aisément que le dernier mot d’une stance
- ↑ Le texte portait sans doute donetur, par abréviation : ce qui aura induit en erreur le copiste, comme on le voit à la colonne suivante.