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SUR LE RÉTABLISSEMENT DES TOURS



Vivement sollicité par plusieurs personnes de donner mon avis sur la très-grave question des tours, ce n’est pas sans hésiter que je me décide à écrire succinctement le résultat de mes observations.

Des hommes éminents ont entrepris une croisade contre la loi du 5 mai 1869 ; il m’en coûte de ne pas m’incliner devant leur autorité, mais je pense que leur projet de loi, s’il venait à être adopté, produirait des résultats déplorables. Basé sur des données recueillies dans le département de la Seine, ce projet peut convenir à Paris, mais, dans notre intime conviction, il est mauvais pour les départements.

La question de l’enfance est bien digne de préoccuper et de passionner les esprits ; pour la voir, sous son véritable jour, il ne suffit pas de jeter un simple coup d’œil sur les statistiques.

Il est plus difficile qu’on ne pense généralement de lire les statistiques ; il faut de l’habitude et un travail sérieux pour en tirer les conséquences qu’elles sont appelées à manifester. Faute d’un examen approfondi, on risque de mal les interpréter ; elles ne montrent pas alors les lois des faits et les conclusions trop hâtives qu’on en déduit, n’ont pas plus de valeur qu’une hypothèse.

Pour connaître la vraie solution de cet important problème qui tend à modifier le régime d’admission des enfants assistés, une condition est nécessaire, c’est d’être en rapport fréquent avec les mères, filles ou femmes, et de les entendre expliquer leurs pensées et leurs sentiments, soit pendant la grossesse, soit