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statue de marguerite de valois

de pierres plus ou moins brutes qui auraient indiqué les distances en lieues, leuca expression formée du radical, celtique probablement, lech qu’on retrouve dans les mots bretons crom-lech « cercle de pierres » et lich-aven[1].

C’était là, du moins, la réelle destination romaine de l’une de ces routes que je viens de citer pour notre pays. Elle porte le même nom de Bolène en Forez, Velay et Gévaudan. Son tracé, tel qu’il est figuré sur la carte de Peutinger, indique un grand embranchement se détachant d’une voie qui partait de Lyon, embranchement qui se dirigeait vers l’Aquitaine par Icidmagus (Usson), Revession (Saint-Paulien), Condate (Condres près Saint-Haon), Anderitum (Javols), etc.

Note C. — J’extrais l’aperçu biographique qui suit, en partie, d’un article de M. Tisseron inséré aux Annales historiques.

M. Émile Badiou de Latronchère, issu d’une respectable famille, est né en 1826 au Monastier (Haute-Loire). Les dispositions particulières qu’il avait montrées dès son jeune âge pour le dessin et la sculpture, amenèrent des amis des arts, avec le concours de la Société académique du Puy, à obtenir du Conseil général une subvention à l’aide de laquelle notre compatriote put se rendre à Paris en vue de s’y livrer à de sérieuses études. Il ne tarda pas à être admis, sur la recommandation d’un autre de nos compatriotes, M. J. Pradier, entomologiste distingué, dans l’atelier du statuaire Jouffroy, membre de l’Institut, où il exécuta, sous les yeux du maître, le buste du maréchal de France, Fay de la Tour Maubourg pour le Musée du Puy.

Quatre ans après, en 1852, son nom parut, pour la première fois, au salon, sur le socle d’un groupe modèle en plâtre, les deux captives, lequel fixa l’attention et commença la réputation de M. Badiou de Latronchère.

En 1854, nommé directeur adjoint de la maison des jeunes aveugles, il n’en continua pas moins de consacrer ses loisirs à la statuaire. En 1855, il exposa le modèle en plâtre du beau groupe d’Hauy et, en 1859, le même groupe en marbre. En 1861, il fut décoré à l’occasion de l’inauguration solennelle de cette statue dans la principale cour de l’établissement des jeunes aveugles. Il fut ensuite nommé inspecteur général des prisons. Ces nouvelles fonctions, difficiles, n’interrompirent pas ses travaux de prédi-

  1. Voyez pour une route gauloise offrant ainsi des pierres itinéraires, le mémoire de M. Aymard sur l’Ancienne route ou estrade du Puy au Forez ; aux Annales de la Société d’agriculture, etc., du Puy, 1869, tome XXIX, p. 604.