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statue de marguerite de valois

d’archéologues et d’historiens, — m’ont fourni également de précieuses indications. Aussi, ne puis-je prononcer son nom, comme chacun le fait, qu’avec reconnaissance.

M. Eusèbe Castaigne a vengé Marguerite, cette femme si pieuse et si intéressante, des calomnies dont sa mémoire avait été souillée par d’anciens fanatiques et des sceptiques modernes (voir Sainte-Beuve) ; rappelons aussi qu’il a publié une foule de pièces inédites sur son beau pays, et en particulier sur Angoulême, oppidum gaulois, le Condate Agesinatum, la Civitas Aquelinensium des Gallo-romains, l’Iculisma d’Ausone, l’Icolisma de Grégoire de Tours, etc.[1]. Pouvait-il oublier la plus belle perle de la couronne angoumoisine ? Non certes, car il a consacré à Marguerite d’Angoulême une notice biographique et littéraire, qu’orne un portrait, réputé authentique, de cette illustre princesse, à laquelle il a dédié aussi une pièce de vers, terminée par cette strophe :


Salut, ô reine gracieuse,
Femme à la voix harmonieuse,
Poète, conteur tour à tour,
Dont le nom, comme un diadème,
Rayonne au château d’Angoulême.
Aux créneaux de la vieille tour !


La statue de Marguerite de Valois, en beau marbre blanc, exécutée en 1872 par M. Badiou de Latronchère, fut élevée, en 1877, sur un piédestal dû à M. Varin, l’habile architecte de la ville d’Angoulême.

Le monument est érigé au pied de la grosse et vieille tour ronde, crénelée, où Marguerite reçut le jour et dans un square planté d’arbres verts et palissadé de lierres épais, parmi lesquels gazouillent de joyeux oiseaux ; il est entouré d’un massif ou tapis de marguerites et séparé de la place, de l’hôtel-de-ville par une grille en fer.

  1. Voyez la note B à la suite de cette notice.