Page:Société des amis des sciences, de l’industrie et des arts de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1878, Tome 1.djvu/386

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
310
mémoires

A godly medytacyon of the christian souls… Compiled in French by Lady Margarate, queen of Navarre, and aptly translated into English by the right vertuose Lady Elisabeth, daughter to our late soverayn, King Henry the VIII.

« Méditations pieuses des âmes chrétiennes… réunies en français par dame Marguerite, reine de Navarre, et consciencieusement traduites en anglais par noble vertueuse dame Elisabeth, fille de feu roi Henri VIII. »

Quel singulier contraste que celui de l’implacable Elisabeth qui immola si froidement l’intéressante Marie Stuart, et qui consacra ses loisirs à célébrer les pensées de Marguerite de Valais ?

Les lettres de la reine de Navarre, publiées en 1841 et 1842 par le philologue Génin d’Amiens, en deux volumes, méritent une mention spéciale. Le style en est ferme et concis : c’est une correspondance qui peut, sous plusieurs rapports, être comparée à celle de Mme de Sévigné, et qui, au grand honneur de Marguerite de Valois, met en relief son esprit et ses qualités solides et généreuses.

Tels sont à peu près les droits de cette princesse au titre de protectrice des gens de lettres et des artistes, comme poète et écrivain[1] ; mais un hommage de reconnaissance incombe surtout à la génération actuelle, c’est de reconnaître que, devançant les idées de son temps, elle a éminemment contribué à démontrer une des plus hautes vérités que les peuples modernes revendiquent : la liberté de conscience.

Je dois à M. Joseph Castaigne, président de la Société archéologique et historique de la Charente, chef vénérable d’une famille adonnée, à son excellent exemple, au culte des arts, des sciences et des lettres, la connaissance de quelques-uns des faits qui viennent d’être exposés et qui intéressent au plus haut point sa ville natale, l’illustre cité d’Angoulême. Les œuvres de son père, M. Eusèbe Castaigne, — l’ancien bibliothécaire de cette ville, l’éminent fondateur d’une laborieuse compagnie

  1. Voyez la note A, à la suite de la présente notice.