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la ligue en velay

noistre jamais roy hérétique et de tenir ce point pour loy fondamentale de cest estat ; et par le soustien des troupes dudict sieur de Nemours ceux de la ville du Puy ravagèrent et ruinèrent avec toute cruauté le surplus du pays qui avoit demeuré fidelle à Vostre Majesté.

Toutesfois se voyant bien peu solaigés par la présence dudit sieur de Nemours qui n’avoit moyen d’entreprendre sur ce qui me reste et que leur secours les ruinoit ilz trouvèrent moyen de parler de tresve, à laquelle je condescendis me voyant aussy desnué et sous conditions toutesfois advantageuses, comme par la copie que j’envoye à Vostre Majesté des articles de ladicte tresve elle pourra juger ; mais de leur part après le despart dudict sieur de Nemours ilz n’ont voulu accomplir les choses par eulx promises, qu’est cause que nous sommes au mesme estat de guerre qu’auparavant, leur ayant faict paroistre le peu de fruict que leur perfidie leur apporte ; ayant de bien peu failly emporter ladicte ville du Puy par retard du costé d’une porte murée qu’avons faict recognoistre, et ayant déja réduit aucuns forts occupés par eulx et espéré en Dieu de les plus travailler qu’auparavant, mais d’entreprendre leur conqueste ; estant entre eulx et la ville de Lyon et n’y ayant personne qui s’oppose audict duc de Nemours, ce seroit la troisiesme fois m’attirer toutes leurs forces sur les bras, le semblable m’estant advenu l’année precedente, joinct l’affaiblissement des moyens qui me restent, et à vos sujects de ce pays, lesquelz et mesme la plupart de ceux qui ont juré audict sieur de Nemours, je reconnois assurément vous estre fidelles, tant pour leur affection que pour les désordres et injures cruelles que la Ligue leur a faict souffrir : que s’il plaist à Vostre Majesté s’informer de l’estat de ces quartiers elle trouvera que la ruine de ces provinces provient de ce que la ville de Lyon et les pays de Forests ont esté laissés en paix, d’où les forces à toute heure ont rollé et sur nous et sur l’Auvergne et en Bourgoigne selon les occurrences ; combien que la comté du pays de Forest d’où dépend celle de Lyon soit très aisée et que Vostre Majesté ait beaucoup de serviteurs qui n’attendent que d’estre secourus et pour ce deffaut s’accoustument à la rébellion. Que s’il n’y est pourveu, ne fault doubter qu’à ceste prime ledict sieur de Nemours n’afflige plus avant ces provinces et n’y prenne meilleur et plus assuré pied, là ou au contraire l’occupant en la ville de Lyon, la réduction de ce qu’est en ma charge s’en ensuivroit, m’assurant que Vostre Majesté peut assès estre informée de combien cela importeroit au surplus du voisinage, comme je veux croire que monseigneur le maréchal d’Aumont l’aura fait et vous faict entendre la facilité des moyens d’y parvenir, qui faict que laissant