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tion des provinces constituées librement, et qu’on a appelées plus tard Pays d’états ; car ils étaient dans les états en nombre égal aux deux ordres réunis du clergé et de la noblesse. Dans la province du Languedoc, l’évêque ou le baron qui se présentait à l’assemblée après la messe du Saint-Esprit n’était pas reçu ; le bourgeois ou membre du tiers perdait seulement son indemnité pour toutes les séances auxquelles il n’avait pas assisté : il était toujours admis[1]. »

C’est pourquoi Augustin Thierry a pu dire : « Pendant des siècles le nom de bourgeois ne fut pas seulement un titre d’honneur ; il entraînait à la fois l’idée de franchise communale et de participation à la souveraineté. »

« Au commencement du XVIIIe siècle, le mot de bourgeois, qui, dans le changement des institutions et des mœurs, avait perdu de son sens général et primitif, prenait déjà une acception plus restreinte. Un bourgeois était alors, dans le langage ordinaire, un roturier vivant de son revenu ou de l’exercice d’une profession libérale[2]. »

Notre confrère M. Ernest Vissaguet, aujourd’hui sénateur et vice-président de la Société, dans son Essai sur l’histoire municipale du Puy[3], définit en ces termes la bourgeoisie de notre ville au XVIIe siècle :

« On voit, dit-il, qu’au Puy, la noblesse et la bourgeoisie étaient à peu près placées sur le même rang ; on sait que, dans cette province, les bourgeois avaient toujours pu acquérir des terres nobles ; aussi ces deux classes de la société furent souvent guidées par les mêmes intérêts, et les règlements municipaux de notre ville sont une preuve évidente que la noblesse n’attachait pas moins de prix que la bourgeoisie à la conservation de ces charges consulaires qu’elle fut fréquemment appelée à rem-

  1. M. Moreau, Encyclopédie du XIXe siècle. Paris, 1846 ; aux mots bourgeois, bourgeoisie.
  2. M. Moreau ; Idem, aux mots bourgeois, bourgeoisie.
  3. Annales de la Société académique du Puy, tome XXII, 1859, page 292.