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étude sur la cachexie aqueuse du mouton

lieu si rapidement et à effets si lents. Il n’y a pas du reste développement exagéré du foie et de la rate.

Que quelques bêtes soient atteintes d’anémie, on le comprendrait : ce serait un vice d’organisation.

Qu’un troupeau tout entier meure d’anémie, ainsi que le disent certains auteurs qui n’ont certainement pas pris la peine de raisonner et d’approfondir les faits, cela nous semble absolument contraire aux règles d’une saine logique.

La mort ne doit et ne peut être expliquée que par la présence des distomes dans le foie. Eux seuls sont la cause de l’anémie qui n’en est, elle, que la conséquence forcée et logique.

Il est rare de trouver des moutons qui n’aient pas quelques-uns de ces parasites ; c’est presque devenu l’état normal, et il ne parait pas en souffrir.

La présence des distomes en petit nombre dans le foie produit une légère excitation qui amène une exagération des fonctions de cet organe ; de là, pléthore.

Leur présence en grand nombre produit d’abord le même effet beaucoup plus rapidement, mais il ne tarde pas à se produire plusieurs accidents. Les distomes nombreux se gênent mutuellement, un certain nombre gagne les canaux plus petits, et sur certains points, l’inflammation devient quelquefois si considérable qu’il y a production de pus, et que les parois deviennent cartilagineuses.

Cependant, contrairement à ce qu’en pourrait croire, les parasites n’attaquent pas la substance ell-même du foie, ils se contentent des matériaux plastiques qu’ils y trouvent en abondance et qu’ils extraient à l’aide de leur ventouse buccale.

Ils savent, autant qu’un distome peut savoir, instinctivement, que, s’ils attaquaient leur habitation elle-même, ils détruiraient l’organe qui les protége.

La formation du pus, du reste, les avertit aussitôt qu’ils doivent quitter cet endroit malade, car le pus doit les incommoder, les tuer même.

Que l’on considère le foie comme organe hématopoiétique, ou,