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étude sur la cachexie aqueuse du mouton

indiquée, cependant les cultivateurs des campagnes en parlent comme d’une maladie qu’ils connaissent depuis longtemps.

La Haute-Loire doit son immunité, relative, mais non complète, à son altitude ; car, dans les pays de montagnes, les eaux ont, plus que dans ceux de plaines, un écoulement facile.

Cependant, les vallées basses et sans pente sensible doivent, quand les conditions géologiques et atmosphériques s’y prêtent, recéler des foyers d’infection, et la cachexie doit y sévir au moins de temps en temps. C’est ce que démontre suffisamment l’épidémie de cet hiver.

On en constate les effets, mais la cause véritable n’en est pas connue exactement, et la question est toujours à l’ordre du jour.

On sait que ces animaux la contractent dans les prairies humides et marécageuses, et comme, en fait, le sang contient beaucoup plus d’eau qu’à l’état normal, relativement au poids des globules, on en conclut que l’eau est directement la cause de cette maladie, à laquelle quelques auteurs ont donné le nom d’hydrohémie, justement pour exprimer cette altération du sang.

Nous pensons que l’humidité n’est pas la cause directe, qu’elle n’en est que la cause occasionnelle, et que la mort est due uniquement à la présence des distomes en nombre prodigieux dans les voies biliaires.

Ces parasites sont introduits dans le foie à l’état de cercaires par l’ingestion de petits animaux qui leur servent de véhicule ou, plus simplement encore, par l’ingestion de l’eau dans laquelle vivent quelque temps ces cercaires. On comprendrait que l’herbe trop aqueuse d’une prairie humide pût, à la longue, avoir quelque influence sur l’organisme du mouton ; mais des faits précis recueillis par un auteur anglais, George Budd, cité par Davaine, démontrent que l’infection n’a pas lieu de cette manière et qu’il suffit d’un pâturage de peu de durée pour la produire :

« 1o Un fermier, dans le voisinage de Wragby (Lincolnshire),