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MÉMOIRES


LA LIGUE EN VELAY


C’est d’un consentement à peu près unanime qu’on place la fin du moyen âge à la prise de Constantinople. La date de 1453 exprime d’une manière assez fidèle l’une des évolutions les plus importantes de l’histoire générale, mais elle s’applique moins bien aux évènements qui s’accomplirent sur le sol vellave : en réalité, le moyen âge ne se clôt en nos montagnes que par l’extinction des guerres religieuses. La Ligue est chez nous le suprême éclair, le dernier mot d’un ordre de choses évanoui. L’ère moderne se lève, pour nos pères, avec le triomphe définitif de Henri IV. Ce contraste entre la physionomie distincte de notre province et l’état politique du reste de la France est un fait significatif et qui mérite d’être relevé. On peut reconnaître à travers les siècles, et surtout aux époques voisines de la nôtre, combien le Velay fut rétif aux idées nouvelles, et avec quelle énergie il se rattachait eux mœurs antiques, aux institutions héréditaires. Le goût du passé et de la tradition, la défiance des changements, la dévotion un peu archaïque, l’esprit conservateur, en un mot, sont des traits de race qui apparaissent surtout chez nos écrivains indigènes. Médicis écrivit ses Chroniques dans la première moitié du XVIe siècle, mais le style, le ton ordinaire de son œuvre, la forme comme le fond appartiennent