Des disciples du Dieu Brahma !
Combien de pavillons aux couleurs éclatantes
Ont flotté sur leurs plus hauts mâts.
Protégeant les trésors des régions ardentes
Et de la zone des frimas.
Les bâtiments français passant près des Açores
Cinglaient vers le rocher maudit,
Sainte-Hélène voyait nos drapeaux tricolores
Saluer, et tout était dit.
Le temps, de cette route, a fait enfin justice.
Entendez-vous ce grand concert
Vers l’Inde proclamant pour ligne directrice
Le canal de Suez ouvert.
Ce siècle glorieux a vu surgir un homme
De labeur, de sens et d’action ;
L’Egypte vous dira de quel nom on le nomme :
Il est de notre nation.
Rien n’a pu l’arrêter : ni l’argent, ni l’envie,
Ni les niveaux des grandes mers,
Ni les sables mouvants ; il a voué sa vie
Au mélange des lacs amers.
Maintenant le canal, cette œuvre sans pareille
Donne un sûr et facile accès
À nos vaisseaux partis du vieux port de Marseille
Engagés sur le lac français,
La Méditerranée aux eaux resplendissantes
Qui baigne Toulon et Alger
Et porte nos trésors, loin du cap des tourmentes,
Vite à Suez et sans danger.
Dix ans sont écoulés ! l’entreprise féconde
Fit appel à des monceaux d’or ;
Les petits et les grands du Royaume du monde
Ont voulu lui donner essor.
Le succès couronna tant d’efforts magnanimes
En harmonie avec nos progrès.
De l’Europe debout les peuples unanimes
Du canal tiennent les arrêts.
Qu’importe le canon qui tonne à la mer Noire
Sur les restes des Osmanlis ?
Le croissant peut encore aux fastes de l’histoire
Pâlir comme les fleurs de lis ;
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