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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

cédant gratuitement à chacun d’eux 12.000 hectares de terres publiques. « Les revenus croissants de cet apanage princier ont été augmentés depuis 4890 d’une dotation annuelle de 75.000 fr. Ajoutez à cela les dons et legs particuliers, les allocations des États eux-mêmes et vous aurez une idée des ressources parfois énormes dont disposent ces établissements. Leurs bâtiments, leurs bibliothèques, leurs laboratoires, ont fait notre admiration. Notre belle École d’agriculture de Grignon, avec son château Louis XII, son parc de 300 hectares et ses ombrages séculaires, pourrait seule être comparée à Cornell ou à Amherst ».

Un des caractères de ces « facultés d’agriculture », et M. Zolla le met bien en relief, c’est qu’elles sont, en mème temps que de grandes écoles scientifiques, des centres d’études locales : les professeurs s’y attachent plus particulièrement aux questions qui intéressent la région, et leurs travaux, publiés dans des rapports annuels, sont répandus par milliers ou par centaines de mille. Des crédits spéciaux sont ouverts à cet effet, et tous les agriculteurs peuvent recevoir ces petits tracts, que l’on distribue à profusion.

En outre il existe dans chaque État des stations expérimentales parfaitement outillées et pourvues de revenus annuels qu’envieraient, au dire de M. Zolla, bon nombre de nos facultés de province. Cette organisation publique et officielle est d’ailleurs complétée par des centaines de sociétés privées agricoles, très actives et très utiles, et par une presse spéciale dont les organes atteignent un tirage énorme. « Ce sont là, conclut avec raison l’auteur, des traits caractéristiques ; ils nous révèlent ce que l’on appelle, d’un mot à la mode, l’ « État d’âme » du public américain ». L’Illustration, 15 janvier 1898.