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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

mis à subir les épreuves de diplôme devant la Faculté de Constantinople, passèrent assez crânement leurs cinq examens dans l’espace de trois semaines.

Cependant pour cette nouvelle existence qui venait demander si modestement sa place au soleil il fallait un berceau. Il fallait mème se hâter ; dès la seconde année le nombre des étudiants s’était notablement accru et le courant vers la nouvelle Faculté était franchement dessiné. Mais le diagnostic du bon vieux docteur était toujours là, et il mettait à le maintenir une sénile quoique bienveillante obstination : un grand berceau lorsqu’on se trouvait si près de la naissance et déjà peut-être aux limites de la vie ; on se consulta, on interrogea timidement l’avenir ; bref, on se décida à bâtir pour soixante ou soixante-dix étudiants, on serait à armes égales. On se hâta donc non plus à l’orientale, de bâtir quelque chose de propret, bien aéré, commode où l’on installa laboratoires, amphithéâtres, bibliothèque, etc.

Dans ces dernières années, la radiographie et les courants à haute fréquence ont complété le matériel.

C’était le berceau définitif. C’est là que la Faculté a effectué sa première croissance. Les consuls généraux qui jusqu’à ce jour se sont succédé à Beyrouth, les délégués de l’instruction publique qui nous sont venus de France à titre d’Inspecteurs ou Présidents de Jury : MM. Villejean, Landouzy, Rémy, Netter, Lortet, Pitres, Caubet, Lépine, Versely, tous noms bien connus de la science, ne lui ont pas ménagé leur sympathie et leur dévoué concours. Les reflets de patriotisme qu’elle a vu rayonner sur tous ces fronts amis, l’ont rendue, encore toute jeune, ardente à la lutte et courageuse dans l’épreuve. Parmi toutes ces mains que la jeune Faculté a vu se tendre vers celle pour l’encourager à vivre, il y en a une qui l’a rendue particulièrement reconnaissante, c’est celle qui depuis vingt-cinq ans régit et gouverne ses grandes sœurs de France ; le nom de M. Liard sera à Beyrouth comme à Paris, toujours entouré d’une sympathique et respectueuse vénération.

Sauf dans les établissements français et ceux de l’État, l’instruction secondaire étant peu développée en Orient, l’examen d’entrée à la Faculté devait être très indulgent. Le diplôme de médecine assurant une position honorable, honorée et passablement lucrative, constituait bien pour le jeune Oriental un appât séduisant ; mais encore fallait-il le mettre à sa portée. On aurait beau faire danser au-dessus de la surface de l’eau, l’hameçon et son appât, le poisson n’a pas l’habitude de bondir hors de son élément pour venir s’y accrocher. Les candidats qui venaient stationner à la porte, dans