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NOTES SUR L’ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE CHINOISE
(Leçon faite au Collège de France le 12 décembre 1898)[1]


La langue chinoise a été jusqu’ici et est encore enseignée aux Européens suivant deux méthodes très différentes qui ont inspiré deux genres d’ouvrages, des manuels et des grammaires. Ces manuels sont des recueils de textes offrant habituellement des difficultés graduées, initiant l’étudiant à la pratique du langage et lui donnant sous forme de notes plus ou moins parcimonieuses des explications sur l’emploi et les rapports des mots. C’est à partir du commencement du xixe siècle que ce système a été adopté surtout par des auteurs anglais et qu’il s’est peu à peu répandu ; parmi les œuvres de ce genre, il faut citer avant tout celles de Sir Th. Wade[2] qui ont formé déjà plusieurs générations de sinologues de toutes nationalités ; en France, le Comte Kleczkowski à son cours de l’École des Langues orientales, donna un enseignement analogue fondé uniquement sur l’explication de textes du langage officiel parlé et écrit[3] ; Camille Imbault-Huart, dans son Cours éclectique, graduel et pratique[4], suivit les mêmes principes, tout en faisant aux notes une place plus considérable, tandis que, en tête de son Manuel pratique

  1. L’auteur de ces notes a été appelé à tenir la place de M. Éd. Chavannes, qui se trouve éloigné momentanément du Collège de France ; il forme des vœux pour que la chaire de chinois retrouve prochainement le professeur qui y a déjà montré une si grande activité scientifique.
  2. The Hsin Ching luh or Book of Experiments ; 1859 (cf. Bibliotheca sinica de M. H. Cordier, col. 776). — Yü-yen Tzu-erh Chi. A progressive course designed to assist the student ot colloquial Chinese ; 1867 et 1886 (Bibl. sin., 716 et 1840).
  3. Voir son ouvrage : Cours graduel et complet de chinois parlé et écrit, 1876 (Bibl. sin., 764).
  4. Publié de 1887 à 1889 (Bibl. sin., 1845).