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AGRÉGATION DE MÉDECINE

Ce choix définitif se ferait sur une épreuve de titres et la soutenance d’une thèse, comme dans le cas précédent.

En pareille hypothèse, il serait facile d’ouvrir largement la porte de la carrière, en ne limitant pas le nombre des places d’aptes à l’agrégation, au nombre strict d’agrégés définitifs.

Pendant leur stage d’aptitude, les jeunes médecins se destinant à l’enseignement sans plus de souci du savoir encyclopédique, puisqu’ils en auraient donné la preuve, se seraient spécialisés, ou par des travaux personnels ou par des fonctions universitaires, chefs des travaux, chefs de laboratoire, chefs de clinique et autres, qui pourraient leur être confiées.

Ce second système, dans le cas où l’on serait arrêté pour l’application du premier par une question d’économie budgétaire, pourrait sans difficultés $e fusionner avec lui.

Au lieu de conserver, comme nous le demandions dans l’exposé du premier projet, cette période intérimaire payée et libre de toutes fonctions, il serait facile, en réservant comme dans le second projet, à ceux des agrégés qui tiendraient à faire sous la direction des maîtres lyonnais leur éducation professionnelle, toutes les places dont nous venons de parler, de trouver les ressources pécuniaires suffisantes à la réforme que nous nous proposons.

Ces places actuellement confiées à de jeunes médecins, dont l’avenir universitaire est toujours incertain, constitueraient pour les agrégés stagiaires une série de situations rétribuées, qui atténueraient dans de larges proportions les charges budgétaires.

Grâce à cette combinaison, avec une unité plus grande de son corps enseignant, la Faculté trouverait, toutes ces places appartenant désormais aux agrégés nommés au concours, des garanties de savoir que le mode de recrutement actuel ne saurait donner.

Quant aux agrégés qui désireraient voyager ou séjourner dans d’autres Universités, il serait toujours facile, à l’aide de congés renouvelables, de leur permettre d’aller soit en France, soit à l’étranger, chercher ce complément d’éducation professionnelle que votre Commission a considéré comme indispensable.

C’est à ce système mixte qui assure à l’agrégation un concours sérieux et limité comme nombre de places, en même temps qu’une organisation tout à la fois pratique et économique du stage, que la majorité de votre Commission a cru devoir se rallier.

Quel que soit, du reste, le projet auquel on s’arrête, c’est à l’expiration de cette période de stage, c’est-à-dire trois ans après sa nomination, que l’agrégé devra fournir, avec un exposé de titres, le travail original de la thèse.

Cette nouvelle épreuve, obligatoire toujours, mais non éliminatoire, ne changera pas les résultats du concours ; elle a surtout pour but, ainsi que nous l’avons déjà dit, de donner à la fin du stage le bilan exact des travaux de l’agrégé en même temps qu’une nouvelle preuve de la valeur et de la portée de sa véritable personnalité.

On pourra l’utiliser un jour pour des questions de classement et d’avancement.