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AGRÉGATION DE MÉDECINE

Si nous avons placé cette épreuve, qui serait la dernière, après les épreuves cliniques, c’est afin de maintenir jusqu’au bout l’intérêt du concours ; si nous lui avons donné un dispositif analogue à celui qu’utilisera un jour le futur professeur pour la préparation de ses leçons, c’est afin de lui permettre de donner, dans cette épreuve, qui serait la dernière, toute la mesure de ses qualités professorales, et de se montrer, devant l’auditoire et devant ses juges, tel qu’il sera un jour dans son enseignement.

Si, enfin, nous n’avons demandé pour la préparation de cette leçon que vingt-quatre heures au lieu de quarante-huit, c’est qu’il nous a semblé que, dans bien des cas, le plus grand nombre des candidats étaient plutôt desservis que favorisés par le trop long temps actuellement accordé ; beaucoup d’entre eux, après ces deux jours de travail excessif, arrivent à l’heure de la leçon surmenés et privés souvent de la plus grande partie de leurs moyens.

Telle est, dans son ensemble, la série des épreuves destinées à faire l’admissibilité et l’admission définitive. Elles différent peu de celles d’aujourd’hui et pourront subir dans une réglementation ultérieure, alors surtout qu’il s’agira de sections différentes de celles de la médecine proprement dite, toutes modifications jugées convenables.

Ce sont là des points de détail. très importants sans doute, à régler avec les professeurs intéressés.

Jusqu’à présent, et l’on n’a pas été sans le remarquer, il n’a été question, ni pour les épreuves d’admissibilité, ni pour les épreuves d’admission définitive, de l’exposé des titres et de la thèse. Ce n’est pas, Messieurs, que votre Commission soit d’avis de les supprimer, mais il lui a paru préférable de réunir dans une même publication cet exposé de titres et le travail original de la thèse, et de les ajourner à plus tard.

Si vous acceptez les modifications qu’il nous reste à vous proposer, à propos de l’organisation de l’agrégation, il est bien certain que cette notice de travaux, jointe à la thèse, donnera au moment où l’agrégé sera appelé à faire partie du personnel enseignant, d’une façon beaucoup plus concrète, le bilan scientifique de ses travaux, de son savoir, et de la portée de son esprit, c’est-à-dire de tout ce qui peut affirmer la valeur de sa véritable personnalité.

Dans les épreuves précédentes, nous n’avons demandé au candidat que de faire preuve de connaissances générales qui lui ouvrent les portes de l’Université ; avec notre système, au contraire, pour faire réellement partie du personnel enseignant, l’agrégé, pour ajouter à son titre celui de professeur agrégé, devra compléter cette instruction générale par des connaissances spéciales, destinées à garantir son éducation professionnelle.

Il est nécessaire pour cela de revenir au stage de l’agrégation, stage qui a existé déjà et qu’on a supprimé, on ne sait trop pourquoi.

Actuellement, l’agrégé nommé à la suite du concours, a un titre, mais il n’a pas de fonction. Il est impossible, en effet, de considérer comme une fonction, le droit qu’il vient de conquérir, et il n’en a pas d’autres, de siéger dans les examens ou dans le jury des thèses et de remplacer les professeurs titulaires absents ou malades.