Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

Nous ne savons, Messieurs, si ces habitudes sont appelées à s’établir un jour parmi nous ; ce que nous savons, c’est que jusqu’à présent elles y sont inconnues, qu’elles ne sont pas dans nos mœurs. Le long passé de justice et d’impartialité, dont s’honorent nos concours lyonnais, est la plus solide garantie que nous puissions offrir à M. le Ministre et aux futurs candidats.

Une autre objection sur laquelle, dans ces derniers temps surtout, on a tout particulièrement insisté pour défendre la centralisation des concours de médecine à Paris, c’est la difficulté que rencontreront les agrégés avec le concours local, quand il y aura pléthore chez nous, à pouvoir être déversés dans les autres Facultés.

Nous pensons qu’avec les projets d’organisation de l’agrégation que nous allons vous proposer, la plupart de ces objections tomberont, cette dernière surtout, celle que dans un langage un peu fin de siècle, plus industriel peut-être que scientifique, on a qualifiée du nom d’exportation. Avant de vous parler de cette organisation, il nous a paru nécessaire d’envisager d’abord les conditions dans lesquelles se feront nos concours locaux.

Convient-il de conserver dans son intégrité la série des épreuves actuellement exigées avec les concours à Paris ?

Pour répondre à cette question, il importe d’examiner les deux ordres d’épreuves qu’il est, croyons-nous, indispensable de maintenir, étant donné le nombre toujours croissant des candidats ; les épreuves d’admissibilité et celles qui font l’admission définitive.

Pour les premières, il nous a paru nécessaire de conserver pour tous les candidats, quelle que soit la section à laquelle ils appartiennent :

1o  La composition écrite sur un sujet d’anatomie et de physiologie, avec une série d’épreuves pratiques, autopsies, examens histologique ou bactériologique, travaux pratiques divers pour les sciences accessoires ;

2o  Une leçon de trois quarts d’heure, après trois heures de préparation, sans livres, sans notes, seul moyen de juger de l’instruction générale du candidat. Le sujet de cette leçon variera bien entendu avec les diverses sections.

Pour l’admission définitive, elle se ferait pour les sciences médicales proprement dites :

1o  À la suite d’une épreuve clinique, comprenant l’examen de deux malades, avec leçon clinique sur un de ces deux malades, choisi par le candidat si l’on veut, ou désigné par le jury, avec libre disposition d’utiliser pour cet examen toutes les ressources des laboratoires.

Cette épreuve variera également comme celle de l’admissibilité, pour les sections dans lesquelles la clinique n’a pas sa raison d’être ; elle sera remplacée, après avis et entente avec les professeurs intéressés, par des épreuves pratiques et une leçon, toujours sans livres et sans notes, afin de permettre aux candidats de faire ressortir une fois encore l’étendue et la solidité de leurs connaissances.

2o  Enfin, toujours pour l’admission définitive, une leçon théorique de trois quarts d’heure, après vingt-quatre heures de préparation, avec libre disposition de tous les documents désirables.