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AGRÉGATION DE MÉDECINE

decine de Lyon a à ce sujet des idées personnelles, je serais heureux d’en recevoir communication » (Lettre communiquée à M. le Doyen par A. le Recteur le 6 octobre 1897).

Messieurs, c’est en nous inspirant de l’esprit de cette lettre et à la demande de M. le Ministre que notre Faculté a décidé, dans sa séance du 8 juillet 1898, de reprendre à nouveau cette grave question de l’agrégation, question capitale entre toutes, puisqu’il s’agit du recrutement de son personnel enseignant. Elle a nommé pour l’étudier une Commission composée de MM. Ollier, Renaut, Mayet, Lortet, Lacassagne, Crolas, Hugounenq et Bondet rapporteur.

Cette Commission, Messieurs, son rapporteur en particulier, ne se sont pas dissimulé les difficultés de la tâche qui leur était confiée.

En présence de l’agitation qui, depuis quelques années, et de haut en bas se fait autour de cette question et va sans cesse en augmentant, frappée des réclamations incessantes des autres Facultés, y compris celle de Paris qui ne voit dans la centralisation des concours à Paris qu’une charge sans aucun avantage pour ses professeurs, elle a pensé qu’il était de son devoir, en se conformant au désir de M. le Ministre, de rechercher par quels moyens on pourrait assurer des réformes pratiques aussi bien pour le recrutement que pour l’organisation d’un corps appelé à rendre de si grands services à l’Enseignement, si toutes ses forces vives étaient utilisées.

L’opinion qu’elle vous apporte n’engage en rien les autres Facultés. C’est une réponse à la lettre de M. le Ministre qui a demandé à la Faculté de Médecine de Lyon de vouloir bien lui faire connaître les idées personnelles qu’elle pourrait avoir à ce sujet.

C’est en restant strictement fidèle au programme de décentralisation universitaire, que vous avez toujours défendu, forte de cet appui cet guidée avant tout par l’intérêt supérieur de l’Enseignement, que votre Commission a cherché à résoudre cette grosse et si délicate question des réformes de l’agrégation.

Où et comment doivent se faire nos futurs concours d’agrégation ? Quelle doit être dans l’avenir l’organisation de cette agrégation ? Tels sont les trois points que nous avons successivement examinés.

Au point de vue du siège du concours, votre Commission a été unanime à demander que dorénavant ces concours se fassent à Lyon. Cette solution réclamée au début de la centralisation des concours à Paris, poursuivie depuis lors avec tant d’insistance.s’impose, on peut le dire aujourd’hui, du fait de la création des Universités provinciales.

Que deviendraient en effet ces Universités, si après leur avoir donné une existence légale, on tarissait, dés leur origine, les sources essentielles à leur vie, c’est-A-dire, le travail sous toutes ses formes, et, parmi ses formes, l’une des plus fécondes, la plus puissante peut-être, le concours.

On a prétendu qu’avec le concours à Paris, l’agrégé revenait en province avec plus de prestige, parce qu’il avait été nommé après avoir figuré dan un concours général.

Si, ce qui est incontestable, ce prestige existe pour l’agrégation retour de la capitale, il est plus que probable qu’avec les concours locaux, tels